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Il y a plus de 20 ans, le Parlement britannique amorçait une ère de partenariats public-privé (PPP) qui révolutionnerait la société britannique. Mais à l’époque, il est probable que personne n’ait envisagé la possibilité que les sept principaux aéroports gérés par la British Airports Authority (BAA), incluant Heathrow, l’un des aéroports les plus grands et les plus achalandés du monde, seraient vendus à un conglomérat d’investisseurs étrangers.

Ce conglomérat est dirigé par une entreprise de construction espagnole qui représente entre autres une caisse de retraite du Québec, un fonds de réserve de Singapour et une banque australienne.

Pourtant, malgré la diminution de la participation britannique à l’administration des aéroports du Royaume-Uni, ces ententes ont soulevé bien peu de questions. Il fut un temps où la vente d’une institution britannique de cette importance aurait soulevé un tollé de protestations; aujourd’hui, on entend à peine un murmure d’inquiétude, selon le journal

The Guardian.

« Lorsque la British Airports Authority, comme elle s’appelait à l’époque, se préparait à la privatisation en 1986, le secrétaire aux transports, Nicolas Ridley, avait déclaré que la ‘concurrence serait ouverte et, surtout, équitable’. C’est ce qui est arrivé, mais pas comme M. Ridley l’avait imaginé. Il y a un peu plus de 20 ans, l’achat de la BAA par une entreprise de construction espagnole était inimaginable – et pas seulement parce que le gouvernement britannique détenait d’immenses parts qui lui permettaient de bloquer toute prise de contrôle. Mais l’Espagne venait tout juste de se joindre à l’Union européenne et la naissance du marché commun était encore loin. »

Selon

The Guardian

, l’Espagne investit au R.-U. depuis quelque temps déjà. British Telephone Cellnet appartient maintenant à l’espagnole Telefonica. L’entreprise de construction espagnole qui est à la tête du rachat des aéroports britanniques, Ferrovial, exploite déjà les lignes de métro Jubilee et Picadilly à Londres et possède des parts dans les aéroports de Bristol et de Belfast, en Irlande du Nord. Mais pour

The Guardian

, le problème n’est pas là.

Le problème, selon le journal, c’est que pendant que la Grande-Bretagne vend certaines de ses grandes institutions publiques à des acheteurs étrangers, elle n’obtient que bien peu en retour. Beaucoup des partenaires de l’Union européenne ne semblent pas très enclins à vendre leurs institutions publiques. « Ailleurs en Europe, conclut

The Guardian

, certains gouvernements ont plutôt tendance à bloquer les ventes transfrontalières, surtout dans des secteurs sensibles comme l’énergie, ce qui est préoccupant. Que la Grande-Bretagne profite ou non de la vente de ses actifs à tous venants, la commission européenne devrait agir plus rapidement pour forcer l’ouverture des marchés des membres de l’UE, sinon le fardeau d’être un bon Européen pourrait incomber plus lourdement à la Grande-Bretagne qu’aux autres. »