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Le projet de loi 124 (www.mfacf.gouv.qc.ca/publications/pdf/ projet_loi124_en.pdf) a été adopté en grande pompe par les libéraux de Jean Charest en décembre 2005. Mais les familles québécoises ne sont pas impressionnées par tout ce brouhaha.

Le projet de loi 124, la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance, indique un changement majeur dans la philosophie et les politiques en matière de garde à l’enfance. Tout a commencé par une réduction de 50 millions de dollars imposée au programme de garderies. Avant l’adoption du projet de loi, le système de garderies du Québec était considéré comme un modèle ailleurs au Canada pour son coût abordable, la qualité de ses services et ses programmes de développement offerts dans un cadre majoritairement public. Le projet de loi 124 restructure le système et permettra la privatisation des services de garde à l’enfance.

En vertu de l’ancien système, la plupart des places se trouvaient dans les centres de la petite enfance (CPE) – plus précisément, 84 pour cent des places dans des établissements et garderies familiales et 16 pour cent dans des garderies à but lucratif. Le système proposé est structuré en trois niveaux : 40 pour cent des places dans des CPE, 16 pour cent des places dans des garderies à but lucratif et 44 pour cent des places en milieu familial gérées par des bureaux de coordination. Ces « bureaux coordonnateurs » peuvent être gérés par n’importe quel type d’entreprise désignée par le ministère de la Famille.

Que la ministre de la Famille puisse, à sa discrétion, diriger 44 pour cent des places vers le secteur privé est une déception pour les familles québécoises et les partisans du système public ailleurs au Canada. Cette réforme s’attaque à la structure publique, démocratique et communautaire des CPE en ouvrant la porte aux services commerciaux de garde à domicile et en permettant à la ministre d’enlever unilatéralement du pouvoir aux CPE.

La nouvelle loi risque aussi d’entraîner une hausse des frais. La ministre de la Famille, Carole Théberge, a déjà confirmé une nouvelle structure de frais pour les différents niveaux de services de garde. En outre, la qualité des services offerts aux enfants en difficulté pourrait diminuer et la ministre pourrait se retrouver avec des pouvoirs inutiles et subjectifs. Mme Théberge a fait adopter le projet de loi 124 sans justifier ces changements par des faits concrets.

Les services démocratiques et progressistes offerts par les CPE seront bientôt réduits de moitié, sans autre raison que l’idéologie des privatiseurs libéraux.