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Pas étonnant que nous n’entendions pas beaucoup parler des emplois dans la présente campagne électorale. Les derniers chiffres de Statistique Canada révèlent que le 1,2 million de chômeurs du Canada n’ont pas grand chose à espérer des libéraux ou des conservateurs s’ils prennent le pouvoir le 23 janvier.

Les chiffres de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada, publiés hier (6 janvier), montrent que le taux de chômage au pays, qui se situait à 6,4 pour cent en novembre, a grimpé à 6,5 pour cent en décembre dernier, avec 2 000 pertes d’emplois.

La hausse ne semble pas désastreuse, mais elle indique une tendance, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le million et plus de Canadiens qui veulent un emploi et qui n’en trouvent pas, ni pour les jeunes travailleurs. Les données de Statistique Canada montrent que le chômage chez les jeunes atteint maintenant 11,8 pour cent.

Les économistes s’attendaient à la création de 20 000 nouveaux emplois en décembre. La tendance laisse donc penser que l’économie pourrait être stagnante. La perte récente de 9 500 emplois dans le secteur de la construction – où beaucoup de nouveaux emplois ont été créés au cours de la dernière année – et les 100 000 emplois perdus dans le secteur manufacturier sont particulièrement troublants.

Un repli important pourrait se produire et entraîner un affaiblissement de l’économie dans des villes industrielles comme Oshawa, Windsor et Hamilton, où la fermeture de grosses usines menace de causer un tort permanent aux collectivités.

Dans le secteur public, 52 500 emplois se sont ajoutés en 2005, surtout grâce une importante augmentation dans le secteur de l’éducation. Mais 26 000 emplois sont disparus dans le secteur de la santé et des services sociaux (la plupart dans les services sociaux). Cette diminution touche particulièrement durement les femmes, car ce sont elles qui forment l’essentiel de la main-d’œuvre des services sociaux.

On constate également un écart régional grandissant entre provinces riches et pauvres. La moitié de la croissance des emplois au cours de la dernière année s’est produite en Alberta et en Colombie-Britannique, et l’autre moitié a eu lieu en Ontario et au Québec.

La plupart des autres provinces ont connu des pertes d’emplois, ou une hausse de leur taux de chômage, pendant l’année. Le taux de chômage à Terre-Neuve (15,5 pour cent) est près de quatre fois plus élevé que celui de l’Alberta (4,1 pour cent).

La qualité des nouveaux emplois créés l’an dernier laissait parfois à désirer, souligne le Congrès du travail du Canada. Seul un nouvel emploi sur trois (36 pour cent) était un emploi permanent payé, alors que 25 pour cent étaient des emplois temporaires payés et que 38 pour cent étaient des emplois instables, mal payés et autonomes.

Les politiques de décentralisation et de réduction du rôle du gouvernement fédéral prônées par les conservateurs ne feront qu’exacerber ces différences.