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Avec la période des Fêtes et en pleine campagne électorale, le temps des primes est revenu pour les chefs d’entreprise, qu’ils soient d’orientation libérale ou conservatrice.

Mais pour trop d’entre nous, c’est plutôt le temps de la déprime qui revient. L’Organisation nationale anti-pauvreté (ONAP) estime que 4,7 millions de Canadiens vivent dans la pauvreté aujourd’hui, dont un enfant sur six (15,6 pour cent). Plus de 50 pour cent des mères monoparentales sont pauvres.

Ed Broadbent, le chevronné député néo-démocrate, quitte le Parlement le mois prochain. Il laisse la vie publique, déçu, que tous ces gouvernements libéraux successifs n’aient pas réussi à adopter une véritable stratégie de réduction de la pauvreté. Même si tous les partis ont donné leur accord à la résolution de 1989 visant à mettre fin à la pauvreté chez les enfants avant l’an 2000, Ed Broadbent ne verra pas se réaliser son rêve qu’il n’y ait plus d’enfants pauvres au Canada.

L’écart grandissant entre riches et pauvres inclut aussi une composante raciale et les femmes et hommes politiques le savent depuis des années. Les peuples autochtones, les immigrants récents et les personnes handicapées sont aux prises avec des taux de pauvreté beaucoup plus élevés. On estime que 1,2 million de jeunes vivent dans la pauvreté et ils risquent d’être happés par le cercle vicieux de la misère à vie.

Même si l’écart entre riches et pauvres s’accroît, les libéraux et les conservateurs refusent de s’attaquer au problème.

Nous avons besoin d’une stratégie globale à plusieurs volets pour mettre fin à la pauvreté au Canada. Cette stratégie améliorerait la vie des membres des groupes marginalisés en établissant le salaire minimum fédéral à 10 $ l’heure et en l’indexant au coût de la vie.

Elle améliorerait le système d’a.-e. en réduisant les heures d’admissibilité à 360 et en augmentant les prestations. Elle procurerait des emplois ciblés et des programmes de formation aux jeunes marginalisés. Elle augmenterait le Transfert social canadien à 10 milliards $ au cours des trois prochaines années, notamment par l’adoption de lois relatives à la reddition de comptes et aux droits à l’aide sociale. Elle réduirait aussi les droits de scolarité pour l’enseignement postsecondaire.

Nous devons abolir la pauvreté, tant au pays qu’à l’étranger. Le financement accordé par le Canada pour l’aide au développement étranger est encore inférieur à la moyenne de nombreux pays européens.

Les libéraux de Paul Martin n’ont toujours pas atteint la cible de 0,7 pour cent du revenu national brut (RNB), un engagement pris il y a de nombreuses années. Le Conseil canadien pour la coopération internationale affirme que l’aide doit augmenter de 15 pour cent jusqu’en 2015, ce qui permettrait au Canada d’atteindre la cible de 0,7 pour cent.

Le projet budgétaire présenté par le NPD au printemps de 2005 ajoutait 250 millions $ en aide au développement pour 2006-2007. Le gouvernement fédéral n’aurait qu’à ajouter 5 millions $ l’année prochaine et 300 millions en 2007-2008 pour respecter ses engagements. Et ce n’est qu’une fraction des montants promis en baisses d’impôts pour les sociétés (autre prime pour nos chefs d’entreprise).

Le dossier des libéraux en matière de pauvreté est clair. Ils la maintiennent. Et les politiques prônées par les conservateurs ne feraient que l’accroître. Si l’un ou l’autre parti était vraiment résolu à abolir la pauvreté, nous ne pouvons qu’espérer qu’il tiendrait parole.

L’esprit des Fêtes est censé inciter à la générosité. Alors il est temps que les libéraux se préoccupent de la pauvreté, ou que les électeurs leur montrent la sortie le 23 janvier.

Télécharger la fiche d’infornation sur les femmes http://www.scfp.ca/updir/femmesfselection2006.pdf