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Aujourd’hui, les libéraux annoncent une interdiction des armes de poing en réponse au nombre croissant de décès dus aux armes à feu à Toronto.

 

Se débarrasser des armes à feu dans la rue est une bonne idée, mais ce n’est pas la solution réfléchie dont nous avons besoin pour régler les problèmes complexes que vivent les communautés marginalisées du Canada.

Les problèmes profonds de ces communautés sont dus aux barrières sociales comme le racisme, le sexisme, l’aliénation et le harcèlement de la police. Les barrières économiques qui se dressent devant ses membres sont trop souvent liées à des facteurs ethnoculturels comme le chômage élevé et le sous-emploi, le logement insuffisant et les emplois mal payés.

Des études menées sur la pauvreté à Toronto ont montré que le taux de chômage chez les groupes racialisés est extrêmement élevé. Le taux de chômage moyen est à 7 pour cent à Toronto, mais il est jusqu’à six fois plus élevé dans certains groupes. L’écart grandissant entre riches et pauvres est aussi racialisé et les femmes et hommes politiques le savent depuis des années.

Depuis plus de 10 ans, les libéraux de Paul Martin grugent le financement destiné aux soutiens et aux programmes sociaux. Le délestage de responsabilités, le sous-financement et les politiques de « laissez-faire » qui en ont résulté ont donné naissance à des générations entières de Canadiens qui luttent pour joindre les deux bouts avec des emplois au salaire minimum dans une culture majoritairement blanche qui leur tourne le dos.

L’Organisation nationale anti-pauvreté estime à 1,2 million le nombre de jeunes qui vivent dans la pauvreté et qui sont à risque de tomber dans le piège de la misère à vie. L’ONAP estime que près de 1,5 million de femmes adultes (une sur sept) vivent dans la pauvreté.

Le travail n’est pas une garantie contre la pauvreté, souligne l’ONAP. La valeur du salaire minimum s’est tellement étiolée que nulle part, dans aucune province, une personne travaillant à temps plein, toute l’année au salaire minimum ne peut gagner assez d’argent pour échapper à la pauvreté. Et les niveaux d’aide sociale ont aussi diminué pendant que les règles d’admissibilité se resserraient.

Aujourd’hui, partout au Canada, les niveaux d’aide sociale sont très inférieurs au seuil de la pauvreté. Notre système n’offre maintenant que peu de possibilités aux jeunes marginalisés.

Si les libéraux voulaient sérieusement améliorer la vie des groupes marginalisés, ils mettraient en œuvre un vaste éventail de politiques intelligentes et responsables. Ils restaureraient le salaire minimum fédéral à 10 $ l’heure et l’indexeraient au coût de la vie. Ils amélioreraient le système d’assurance-emploi en réduisant les heures de référence à 360 et en augmentant les prestations. Ils élaboreraient des programmes ciblés d’emploi et de formation destinés aux jeunes marginalisés. Ils augmenteraient le Transfert canadien en matière de programmes sociaux à 10 milliards de dollars au cours des trois années qui viennent, en le soutenant par des lois sur la comptabilité et le droit à l’aide sociale.

Les libéraux ne doivent pas se contenter d’éliminer les armes à feu. Ils doivent aussi s’attaquer au racisme et à la pauvreté. Comment ? D’abord en reconnaissant que le racisme et la pauvreté sont très florissants au Canada, que ces problèmes sont inextricablement liés et qu’ils doivent être abordés si nous voulons sérieusement assurer le bien-être de toutes nos communautés.

Les mesures qui précèdent sont un début. Mais il faut aller plus loin, notamment en accordant plus de financement aux programmes d’établissement des immigrants et en construisant plus de logements à coût abordable. Le logement à coût abordable est important pour chacun d’entre nous. Sans logement stable et économique, nous ne pourrons jamais avoir des collectivités fortes qui nous permettent de vivre en sécurité.

Le Canada doit se doter d’une stratégie de logement nationale soutenue par un financement prévisible et à long terme. Nous avons assez d’argent pour revitaliser et élargir le stock canadien de logements à coût abordable en permanence. Les libéraux doivent agir et ne pas se contenter de beaux discours au moment des élections.

La mise en œuvre de ces mesures démontrerait un engagement sérieux de la part du gouvernement fédéral. Les gens qui vivent dans ces communautés pourraient prendre un nouveau départ et contribueraient avec joie à une société plus large d’une façon qui leur est interdite aujourd’hui.