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Dans une démarche qu’il faut qualifier de totalement irrationnelle, le conseil municipal de Walkerton, en Ontario, a l’intention de demander à des sociétés privées, tant multinationales que locales, de présenter des soumissions pour la prise en charge de ses services d’eau.

Il y a cinq ans, la contamination de l’eau de cette ville à la bactérie E. coli a entraîné une flambée d’infections qui a tué sept personnes et en a rendu 2 500 autres malades. À l’époque, le système de l’eau était géré publiquement, mais les exploitants n’avaient reçu qu’une formation minime et aucun mécanisme n’était en place pour vérifier et assurer la sécurité de l’eau. Avant la tragédie de Walkerton, le gouvernement de Mike Harris avait sabré dans le nombre d’inspecteurs de la province, ce qui avait compromis la sécurité de l’eau.

Depuis 2000, l’Agence ontarienne des eaux, un organisme public, oblige les systèmes de distribution de l’eau potable et de traitement des eaux usées de Walkerton à se conformer à des normes très strictes. Le contrat de l’Agence se termine à la fin de l’année, mais celle-ci a affirmé publiquement qu’elle continuerait de s’occuper des services de l’eau, même sans contrat. Essentiellement, les membres pro-privatisation du conseil municipal invoquent la fin du contrat pour forcer la conclusion d’une entente rapide avec une entreprise privée.

Walkerton n’a qu’à se tourner du côté de Hamilton pour voir comment la privatisation de l’eau peut détruire un système. Pendant neuf ans, cinq entreprises différentes ont tour à tour géré l’eau de Hamilton. La privatisation du système de l’eau de la ville a entraîné des hausses de tarifs, des frais juridiques élevés, une surveillance de contrat onéreuse et des demandes d’accès à l’information coûteuses.

Et lorsque 180 millions de litres d’égouts non traités se sont déversés dans le port de la ville pendant le « règne » de Philips United Water, la société a refusé d’assumer sa responsabilité et la ville s’est retrouvée avec un immense dégât environnemental et financier sur les bras. Maintenant, le système public de Hamilton obtient d’excellentes notes au chapitre de la sécurité et de l’efficacité.

Le conseil de Walkerton peut choisir d’instaurer un système public qui serait économique, transparent et sûr. Les résidents de Walkerton méritent mieux que l’instabilité que leur réserveraient des entreprises privées de l’eau.