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EDMONTON, AB – Les médecins canadiens qui débattront aujourd’hui de privatisation à la conférence de l’Association médicale canadienne le feront avec une bonne dose de lucidité fournie par les médecins britanniques qui ont fait l’expérience des soins à but lucratif.

Les médecins britanniques, qui représentent la National Health Service Consultants’ Association (NHSCA), ont adressé une lettre ouverte à la nouvelle présidente de l’AMC, la Dre Ruth Collins-Nakai, pour inciter les médecins canadiens à « apprendre des erreurs de notre pays et à rejeter les soins de santé privés et autres politiques basées sur le marché ».

La lettre, rédigée par deux spécialistes qui travaillent dans le système de santé public de Grande-Bretagne, avertit que, loin de « sauver » les soins de santé publics, la privatisation a miné le système de santé public du pays, le NHS. Les coûts ont grimpé radicalement, la qualité est menacée et les jeunes chirurgiens perdent des occasions de formation parce qu’un nombre croissant de chirurgies sont sous-traitées à des « centres de traitement du secteur indépendant », l’équivalent britannique des cliniques privées.

Les Drs Peter Fisher et Jacky Davis mettent aussi les médecins canadiens en garde contre le recours aux partenariats public-privé pour l’infrastructure hospitalière, connus en Grande-Bretagne sous le nom d’initiatives de financement privé (IFP).

« Inévitablement, les hôpitaux en IFP coûtent plus cher, parce qu’il en coûte plus cher d’emprunter dans le secteur privé et parce que les actionnaires s’attendent à des profits », écrivent le Dr Fisher, président de la NHSCA et gastroentérologue, et le Dr Davis, membre du comité exécutif de la NHSCA et radiologiste.

Les forces du marché et la concurrence ont aussi eu un effet corrosif sur les soins de santé publics en Grande-Bretagne et ont mené au gaspillage de précieuses ressources financières et d’heures de travail du personnel. « Ces réformes sont fondées sur une idéologie, et rien n’a encore prouvé qu’un marché concurrentiel permettrait d’améliorer le résultat en matière de santé », écrivent-ils. Bien que le NHS ait reçu des infusions d’argent dernièrement, « l’immense augmentation des dépenses n’a produit que des retombées modestes à cause des effets négatifs de la privatisation et de la commercialisation. »

Le plus grand syndicat du Canada, le Syndicat canadien de la fonction publique, a demandé aux médecins britanniques d’écrire la lettre pour aider à déboulonner le mythe voulant que les soins de santé privés permettent de réduire les listes d’attente ou d’améliorer autrement l’assurance-maladie du Canada.

« Il est important que les médecins canadiens connaissent les faits – et non la simple rhétorique – sur la privatisation. Et les faits montrent que les soins de santé privés, loin d’apporter des solutions, entraînent d’autres problèmes », affirme le président national du SCFP, Paul Moist. « J’invite la Dre Collins-Nakai, ainsi que tous les médecins canadiens, à prendre au sérieux cet important avertissement. »

On peut télécharger la lettre complète à partir de scfp.ca.

La National Health Service Consultants’ Association représente 650 spécialistes britanniques dans un vaste éventail de pratiques. Visitez le site http://www.nhsca.org.uk/main.html (anglais seulement) pour en savoir plus sur la NHSCA. Le SCFP représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs des premières lignes dans le réseau de soins de santé du pays, incluant le personnel du nettoyage et de l’alimentation, les infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés et les techniciennes et techniciens.


Pour renseignements :

Paul Moist
Président national du SCFP
(613) 558-2873

Claude Généreux
Secrétaire-trésorier national du SCFP
(porte-parole francophone)
(514) 884-5074

Karin Jordan
SCFP-communications
(613) 222-4436 (cell.)