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La décision récente de la Cour suprême qui autorise la souscription d’une assurance-santé privée couvrant les services médicalement nécessaires au Québec ne doit pas être interprétée comme une autorisation de privatiser le système canadien de soins de santé. Elle réjouit néanmoins les intérêts commerciaux favorables à la privatisation.

Voici pourquoi le ministre de la Santé, Ujjal Dosanjh, doit vous entendre!

Après que la décision a été rendu, le ministre Dosanjh et le premier ministre Paul Martin se sont empressés de rassurer les Canadiens qu’ils ne toléreraient jamais un système de soins de santé à deux vitesses au Canada. Toutefois, la hausse du nombre de cliniques privées fait en sorte que nous avons déjà un système à deux vitesses.

Il faut exercer des pressions sur le ministre Dosanjh pour qu’il se penche sur les véritables raisons du problème des listes d’attente. Il doit également voir adéquatement à l’application de la Loi canadienne sur la santé. Il doit ainsi agir contre les cliniques privées à but lucratif qui minent le système public en plus d’interdire les partenariats public-privé (P3) dans le domaine de la santé.

Les cliniques privées créent un système à deux vitesses pour les mieux nantis et affaiblissent le système public dont les autres dépendent en puisant dans son personnel spécialisé. Cela a pour effet de limiter notre accès à des soins de santé, ce qui enfreint clairement le principe de l’accessibilité enchâssé dans la Loi canadienne sur la santé et mine l’universalité de ces soins, un autre principe sur lequel repose la Loi.

Le gouvernement fédéral s’acquitte très inefficacement de ses obligations de surveillance, d’application et de reddition de comptes en vertu de la Loi. Les rapports annuels sur la Loi canadienne sur la santé déposés par le ministre de la Santé au Parlement sont remplis de trous : il y manque de grandes plages de données sur les cliniques privées et les services à but lucratif. La plupart des provinces ne fournissent tout simplement pas ces données, et le gouvernement fédéral ne fait rien pour les forcer à le faire.

Le ministre lui-même avoue que les cliniques privées nuisent au système. Il a récemment déclaré sur les ondes d’une station de radio de Vancouver que « lorsque les cliniques privées sont nombreuses, toute l’énergie, tous les actifs et tout le personnel seront puisés du système public, et ce dernier se trouvera en bien plus mauvaise posture qu’aujourd’hui. »

De plus, Dosanjh a déclaré que les cliniques privées à but lucratif « ne sont absolument pas un remède universel » aux longs délais d’attente et a avoué que les services qu’elles offrent « ne sont pas plus efficaces ou moins coûteux » que les services de santé rendus dans le système public.

La première étape pour renforcer les soins de santé publics consiste à mettre fin aux cliniques privées et aux autres formes de privatisation des soins de santé – dont la sous-traitance de services de soutien, les partenariats public-privé concernant les infrastructures hospitalières et la radiation de services jadis couverts par les régimes d’assurance-maladie provinciaux. Le SCFP réclame également un financement stable pour garantir la prestation publique de services dans tous les secteurs – soins de courte et de longue durée, soins de santé mentale, soins à domicile et soins communautaires.

Un régime national d’assurance-médicaments et des centres de santé communautaire rendraient notre système plus efficace. De plus, le SCFP soutient que les soins de santé doivent être exemptés des accords commerciaux qui tentent d’enchâsser la privatisation dans notre système.

Il est rassurant de constater que le ministre Dosanjh est sensibilisé aux dommages que causent les cliniques privées à notre système public, mais encore faut-il lui rappeler qu’agir contre le problème vaut plus que simplement en parler.

Le moment est maintenant venu d’agir. Le ministre Dosanjh doit retenir les fonds alloués aux provinces qui autorisent ou financent des cliniques publiques et insister pour que ces provinces réintègrent des services privatisés tels que les services de laboratoire, de diagnostic et de chirurgie dans le système public de soins de santé.

Cliquez ici pour faire pression sur le ministre de la Santé Dosanjh et lui demander d’agir en voyant à l’application de la Loi canadienne sur la santé et de mettre fin aux cliniques privées qui menacent la survie de notre système public.