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L’étude, publiée par le Centre canadien des politiques alternatives, examine les répercussions de la sous-traitance et des réductions de salaire dans les services de soutien en santé (qui incluent les aide-soignants, les techniciens de laboratoire, les infirmiers auxiliaires, les personnes des métiers, le personnel de bureau, les préposés au nettoyage et le personnel des cuisines). Le résultat dresse un portrait sombre de travailleuses (car ce sont des femmes en très grande majorité) démoralisées et sans moyens financiers qui subissent des niveaux de stress élevés.

The Pains of Privatization: How Contracting Out Hurts Health Support Workers, Their Families, and Health Care étudie la sous-traitance de près de 8500 emplois de soutien dans le secteur de la santé et la réduction salariale de plus de 40 pour cent qui en a résulté. Des entrevues en profondeur ont été menées auprès de 24 travailleuses (personnel du nettoyage et de la préparation de la nourriture) au service de firmes privées mais qui travaillent dans des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée publics.

L’étude révèle que leurs conditions de travail sont d’une dureté inacceptable et sont inférieures aux normes à tous égards : faibles salaires, maigres avantages sociaux, lourdes charges de travail, mauvaise formation et absence de sécurité d’emploi. Les travailleuses parlent de réduction de la qualité des soins et soulèvent des problèmes comme la surcharge de travail, la diminution de la propreté, le manque de temps à consacrer aux patients et l’absence de motivation au travail.

« La qualité des soins repose sur un personnel bien formé et bien appuyé, déclare Mme Stinson. La sous-traitance menace la santé et le bien-être des travailleuses, de leurs familles, des patients et des pensionnaires. »

Ce sont les femmes, dont beaucoup sont des travailleuses de couleur et des immigrantes, qui subissent la plus grande partie de la sous-traitance et des réductions de salaire. Plus des trois quarts des femmes interrogées élèvent leurs enfants dans la pauvreté. Beaucoup ont peine à payer leur loyer et doivent occuper plus d’un emploi pour arriver à joindre les deux bouts.

« Les réductions de salaire et la sous-traitance ont des conséquences malheureuses pour ces personnes déjà économiquement vulnérables, ajoute Jane Stinson. Les effets domino d’une famille en crise financière entraînent des coûts économiques et sociaux très élevés pour les collectivités. »

Voici quelques-unes des principales conclusions de l’étude :

  • Un emploi privatisé dans le secteur de la santé en Colombie-Britannique est presque certainement synonyme de pauvreté. Plus des trois quarts des personnes interrogées — et toutes celles qui ont des enfants — ont des revenus inférieurs au seuil de faible revenu établi par Statistique Canada.
  • La plupart des personnes de l’échantillonnage sont des femmes immigrantes dont la majorité (71 %) ont fait des études de niveau postsecondaire qui leur permettraient d’occuper des emplois mieux payés, sans les barrières qui limitent les possibilités offertes aux professionnelles et professionnels formés à l’étranger.
  • Plus de 40 % doivent occuper au moins un autre emploi pour arriver à joindre les deux bouts.
  • Le manque de personnel, la supervision inadéquate et les politiques de gestion poussent presque toutes les répondantes à qualifier leur charge de travail de chaotique, épuisante et stressante. Elles se sentent souvent trop poussées par le temps pour pouvoir travailler de façon sécuritaire. Plus des quatre cinquièmes des participantes signalent que leur santé physique souffre de leur travail.
  • La qualité des soins est compromise. Les participantes à l’étude donnent des exemples détaillés de formation et de supervision insuffisantes et de nettoyage inadéquat (incluant dans les chambres de patients qui ont contracté des infections résistantes aux antibiotiques). Les participantes signalent que les charges de travail excessives ont éliminé le temps consacré aux patients et pensionnaires et, dans certains établissements, l’entreprise interdit même de parler aux patients.

On peut télécharger l’étude complète (en anglais seulement) en allant sur www.policyalternatives.ca