Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Avec sa section locale qui prépare des propositions pour les prochaines négociations, Tracey Pinder s’est rendue dernièrement à une conférence sur les services sociaux en Ontario, bien décidée à en apprendre le plus possible. Un atelier sur le nouvel outil du SCFP pour négocier l’égalité a répondu à ses attentes.

« Certaines personnes ont des problèmes (avec l’employeur), elles ressentent de la discrimination, raconte Tracey Pinder qui, à titre de présidente de la section locale 3771 du SCFP, représente 25 membres à l’emploi de JobStart, un organisme sans but lucratif de Toronto. À l’atelier, j’ai pu me faire une idée de ce qui se passait ailleurs. J’ai écrit directement sur notre convention collective – ajouter ceci, ajouter cela. »

« Nous voulions que l’outil soit très pratique, souligne Fred Hahn, co-animateur de l’atelier auquel Mme Pinder a participé ainsi que membre du Comité national du triangle rose du SCFP depuis huit ans.

M. Hahn a participé à la rédaction des premières versions du document Négocier l’égalité, un milieu de travail pour toutes et tous. Publié tout récemment sous forme de cahier à feuilles mobiles, l’outil montre aux sections locales du SCFP comment présenter un large éventail de questions relatives à l’égalité sur la table de négociation et comment négocier des conventions collectives qui protègent les droits des membres.

« Le cahier ne se limite pas à la formulation de clauses, il aborde beaucoup d’autres problèmes, précise Fred Hahn. Par exemple, comment arrive-t-on à susciter l’appui à une clause une fois qu’elle a été proposée ? »

« Négocier l’égalité est destiné aux sections locales du SCFP qui veulent que leurs lieux de travail soient plus accueillants pour tous leurs membres », selon Barb Ames, qui a été co-présidente du Comité national des femmes du SCFP.

« Tous les travailleurs et les travailleuses ont droit à la dignité et au respect et c’est ce qu’affirme le document », ajoute-t-elle.

« Comme travailleuse, je pense que Négocier l’égalité est l’étape qui suit la trousse À chaque femme un meilleur salaire, le prochain moyen d’action – il faut vraiment s’asseoir et analyser la façon dont nous négocions. Est-ce que nous tenons vraiment compte des besoins des groupes en recherche d’égalité ? »

Pour Barb Ames, qui demande aux membres « d’ouvrir le cahier et de s’y plonger », il s’agit d’un outil important qui peut aider les militantes et militants des sections locales à aborder différents dossiers – antiracisme, sexisme, santé et sécurité et bien d’autres.

« Ce seront ces personnes qui feront pression sur le comité de négociation – ou qui participeront directement aux négociations », croit Mme Ames.

Elle affirme que le document Négocier l’égalité est efficace parce qu’il aborde ouvertement les dossiers et dit ce qui doit être dit.

« Il soulève des enjeux auxquels les gens réfléchissent, mais qu’ils craignent d’aborder, dit-elle. Il y a des choses dans le cahier qui s’appliquent à moi, à ma vie, à mon lieu de travail. Et le fait de les voir imprimées confirme mes impressions. »

« Beaucoup de travailleuses et de travailleurs vivent ces situations de façon quotidienne et ils ne savent pas toujours quoi faire, pense-t-elle. Ce sera un excellent outil à avoir sous la main. »

Barb Ames croit aussi que le document Négocier l’égalité donnera aux sections locales des repères encourageants pour mesurer leurs progrès.

« Vous pouvez regarder dans le cahier et dire “Hé ! Nous avons cela dans notre convention collective”, dit-elle. Je crois que cela donne aux gens une idée claire des progrès réalisés et du chemin qui reste à parcourir. »

Tracey Pinder avoue qu’en constatant que sa section locale avait déjà négocié beaucoup de bons points, elle s’est sentie plutôt fière, mais elle ajoute qu’il « y a toujours place pour de l’amélioration ».

« Notre convention collective ne dit rien de particulier sur l’identité sexuelle, souligne-t-elle. Souvent, lorsqu’on parle d’égalité, on pense surtout aux questions de race, mais ce concept englobe beaucoup d’autres dossiers. Cela m’a fait réfléchir : qui sont celles et ceux que je représente vraiment dans l’unité de négociation ? »

Pour sa part, Fred Hahn soutient que le document Négocier l’égalité est efficace parce qu’il fonctionne de deux façons.

« Souvent, fait-il remarquer, les personnes en recherche d’égalité ne connaissent pas les structures du syndicat, elles ne savent pas comment fonctionnent les négociations collectives, tandis que les membres qui sont experts en négociations ne connaissent pas nécessairement aussi bien les enjeux. Le document leur donne aussi les outils voulus pour rejoindre les membres. »

Pour M. Hahn, les ateliers d’une demi-journée sont importants pour aider les membres à acquérir de la confiance et à surmonter leur crainte de voir tous les enjeux relatifs à l’égalité réunis en un seul cahier comme « une grosse bête poilue et menaçante ».

Une participante a confié à Fred Hahn qu’après avoir passé une heure seulement à voir les choses « à travers le prisme de l’égalité », sa façon de percevoir sa convention collective a changé pour toujours.

« C’est quelque chose que nous pouvons faire », dit-il.

Doreen Meyer