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Le 3 octobre, les membres de la section locale 1251 ont quitté le travail pour une question de « respect ».

« Nous pensions que le gouvernement Lord se réveillerait rapidement, mais nous nous sommes rendu compte qu’il cherchait la confrontation, a raconté Danny Légère, président de la section locale qui représente 520 agentes et agents de correction, concierges des collèges communautaires et les intervenantes et intervenants en intégration communautaire du Nouveau-Brunswick.

« Tout ce que nous voulions, c’était la parité salariale, soutenait Danny Légère. L’écart entre les membres de la section locale et celles et ceux qui occupent des emplois semblables dans les services publics au Nouveau-Brunswick et dans les Maritimes varie de 1,25 $ à 2 $ l’heure. »

Au lieu de revenir à la table pour tenter de négocier un règlement, le gouvernement a répondu en lançant une immense campagne de publicité. Jour et nuit, les employeurs remplissaient les ondes de messages comme : « Il n’est pas question de recrutement et de rétention pour ce groupe » ; « Il y a plus de postulants que de postes ouverts » ; « Les salaires de ce groupe sont plus élevés que dans le secteur privé » ; « Leurs exigences ne sont pas raisonnables ! »

« Autrement dit, vous êtes remplaçables, et ne vous attendez pas à obtenir une augmentation de plus de 2 pour cent par année », dit Légère.

 

Les ordures s’amoncellent

 

Avec plus de 75 pour cent des gardiennes et gardiens de prison désignés essentiels, les choses se passaient plutôt bien dans les prisons provinciales. Mais la grève avait des effets dans le secteur des collèges communautaires. Après une semaine, les ordures commençaient à s’amonceler et des cours étaient annulés.

Les étudiantes et les étudiants des collèges communautaires ont commencé à se mobiliser. Ils ont organisé des manifestations pour demander aux parties de revenir à la table de négociation afin de sauver l’année scolaire.

Comme la grève traînait en longueur et qu’il n’y avait aucun signe d’ouverture, on parlait de « loi de retour au travail » dans la capitale. Pressé par les médias de dire ce que le gouvernement entendait faire pour calmer les inquiétudes des étudiantes et des étudiants, le premier ministre Lord a promis « d’intervenir pour que les étudiantes et les étudiants des collèges communautaires ne perdent pas leur année ». Les partis d’opposition ont été avisés qu’ils pourraient être rappelés pour débattre d’une loi de retour au travail.

Entre-temps, l’appui aux grévistes grandissait. Le SCFP du Nouveau-Brunswick a lancé sa stratégie de négociations coordonnées. Une réunion provinciale a eu lieu à Fredericton, avec tous les exécutifs des sections locales du SCFP. Des réunions de comités d’action ont été organisées avec nos 20 000 membres dans chaque région de la province. Le message : préparez-vous à quitter le travail si le gouvernement oblige la section locale 1251 à retourner au travail.

Le 21 octobre, le premier ministre Lord a demandé au syndicat de revenir à la table. Les négociations ont repris dès le lendemain et, au milieu de l’après-midi du 24 octobre, un accord de principe a été signé.

Les membres de la section locale 1251 ont accepté l’entente, qui prévoyait une hausse de 14,67 pour cent sur 4,5 ans, incluant les augmentations salariales, les ajustements et les primes.

 

Préparer la voie

 

« Je n’ai aucun doute que le gouvernement a voulu faire un exemple de la section locale 1251 », a affirmé le président du SCFP du Nouveau-Brunswick, David Rouse.

Trois autres conventions collectives du secteur public devaient être négociées, dont celle de la section locale 1252, qui représente 6 000 travailleuses et travailleurs d’hôpitaux.

Après trois semaines à la table, la section locale 1252 a demandé la conciliation. « L’équipe de négociation du gouvernement avait arbitrairement décidé du niveau d’augmentation salariale avant le début des négociations, 2 pour cent dans ce cas, et déterminé unilatéralement ce qui était “équitable” et devait être accepté par les différents syndicats », a expliqué David Rouse.

« Nous n’accepterons pas la tendance de 2 pour cent par année décidée par le gouvernement. Il semble que celui-ci se dirige vers un ouragan syndical comme celui qu’il a essuyé pendant son dernier mandat. »

Le jour où les collèges communautaires ont rouvert dans la province, les chefs de tous les syndicats du Nouveau-Brunswick se sont réunis à Fredericton pour discuter d’une stratégie visant à protéger la libre négociation collective.

Ils ont convenu de former un front commun afin d’être en mesure de riposter à toute tentative d’imposition de loi de retour au travail dans les prochaines négociations. Le premier ministre Lord devrait se méfier. Le tonnerre qu’il entend est le grondement de la force unie du SCFP du Nouveau-Brunswick et de nos alliés du mouvement syndical.

Danielle Savoie