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Deux études récentes de Statistique Canada montrent que l’infrastructure publique du Canada – routes, systèmes de transport en commun, réseaux d’approvisionnement en eau et installations de traitement des eaux usées, centrales électriques, ponts, ports, réseaux de télécommunications et aéroports – a un effet positif sur la productivité et la performance économique du secteur canadien des entreprises.

L’infrastructure publique, ou « capital public» , fait baisser le coût de la production d’un niveau donné de production dans pratiquement toutes les branches d’activité du secteur des entreprises du Canada. Qu’est-ce que cela signifie ? Par exemple, une autoroute bien construite permet à un conducteur de camions d›éviter les routes de campagne et d’acheminer plus rapidement ses marchandises sur les marchés. La réduction du temps permet au producteur de baisser ses coûts et diminuer l’usure du camion. Ainsi, l’investissement public dans cette autoroute permet aux entreprises privées de produire leurs biens à un coût total moindre.

Les deux études montrent que, pour le secteur des entreprises dans son ensemble, chaque augmentation de 1 $ consacrée à l’infrastructure a produit, en moyenne, des économies d’environ 17 cents chaque année, de 1961 à 2000.

Comme nous le savons au SCFP, l’investissement dans le capital public n’a pas suivi la croissance de l’économie – il y a une « crise de l’infrastructure» . Les études de Statistiques Canada montrent le déclin relatif de l’infrastructure fédérale et les responsabilités accrues qui incombent aux municipalités en matière d’infrastructure partout au pays.

Au début des années 60, la majeure partie du stock de capital de l’infrastructure publique appartenait aux gouvernements provinciaux et locaux (45,3 % et 30,9 %) comparativement à environ 25 % pour le gouvernement fédéral. En 2002, les gouvernements locaux possédaient plus de la moitié de l’infrastructure publique, comparativement à 40,8 % pour le gouvernement provincial et à peine 6,8 % pour le gouvernement fédéral.

Stock de capital des administrations publiques du Canada

Total Fédérale Provinciales Locales

Milliards de dollars Milliards de dollars % Milliards de dollars % Milliards de dollars %
1961 9,3 2,2 23,9 4,2 45,3 2,9 30,9
1973 29,2 4,4 15,1 14,6 50,1 10,2 34,8
1979 64,4 7,7 12,0 33,2 51,5 23,6 36,6
1988 113,7 10,9 9,6 54,4 47,8 48,5 42,6
2000 155,2 11,2 7,2 65,1 41,9 78,9 50,9
2002 157,3 10,6 6,8 64,3 40,8 82,4 52,4
Nota : Net de l’amortissement linéaire.

Les municipalités ne récoltent que 8 pour cent de tous les impôts prélevés par les gouvernements au Canada, dont 55 pour cent viennent des impôts fonciers. Selon la Fédération canadienne des municipalités, notre déficit en matière d’infrastructure est de plus de 60 milliards de dollars. Ainsi, les municipalités canadiennes dépendent lourdement du marché immobilier, mais ne profitent pas de la croissance économique produite sur leur territoire.

Ces deux études montrent l’importance de l’infrastructure publique pour l’économie canadienne – et ajoutent du poids à la campagne du SCFP pour la conclusion d’un pacte équitable avec les municipalités canadiennes.

Dans notre Mémoire pré-budgétaire de septembre 2003 [include a link to the full document], nous proposions ce qui suit :

  • La mise en place d’un programme national d’investissement dans les infrastructures environnementales, financé à hauteur de 6 milliards de dollars par an, répartis également entre les trois niveaux de gouvernement.
  • L’établissement d’une administration nationale des investissements en infrastructures, dotée d’un capital de 500 millions de dollars.
  • La promotion d’un plus grand nombre de partenariats public-public et d’une plus grande coopération entre les municipalités (plutôt que des 3P);
  • Un financement suffisant pour répondre aux besoins en infrastructure des collectivités du Canada, afin que les municipalités ne succombent pas à la privatisation par crainte des immenses coûts d’immobilisation nécessaires pour améliorer et accroître l’infrastructure;
  • Une aide financière et technique spéciale pour répondre aux besoins aigus et à long terme des collectivités des Premières Nations.

Le résultat des dernières élections municipales nous permet d’espérer que notre lutte progressera encore plus grâce à notre collaboration avec le groupe C5 (cinq plus grandes villes du Canada) pour exiger des mesures immédiates d’Ottawa.

Pour plus de détails sur les deux études, visitez le site de Statistique Canada.