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Nous n’avons jamais été aussi près d’une vraie réforme des régimes publics de pension. Or, pour que ce projet franchisse enfin le fil d’arrivée, il nous manque un élément essentiel : du leadership.

Devant le consensus croissant des provinces et des territoires, les avis d’experts qui fusent des quatre coins du pays et un appui massif de la population, le gouvernement conservateur représente maintenant l’obstacle le plus tangible à la bonification du Régime de pensions du Canada.

Pour le bien des 11 millions de Canadiens qui n’ont pas de régime de retraite au travail, le fédéral doit prendre les rênes de ce dossier et concrétiser la bonification du RPC.

Pourtant, les Conservateurs persistent à véhicules des mythes sur les pensions, éloignant du coup des millions de Canadiens du rêve d’une retraite digne.

Les Conservateurs prétendent que, si on augmente les cotisations au RPC, les Canadiens investiront moins dans leur régime privé d’épargne-retraite. Or, ce raisonnement ne tient pas debout, puisque moins d’un Canadien sur quatre cotise actuellement à un REER, faute d’en avoir les moyens.

Le REER s’avère inefficace comme véhicule d’épargne pour la retraite. De plus, le gouvernement fédéral en a reproduit les failles dans son compte d’épargne libre d’impôt et son régime collectif privé d’épargne. Les experts s’entendent : pour une grande majorité de Canadiens qui n’ont pas de régime de retraite au travail, les véhicules d’épargne volontaire ne sont pas une solution.

Pendant qu’on reporte la bonification du RPC pour soutenir l’échec de l’épargne privée volontaire, on ne fait rien pour résoudre la crise des retraites. Si les Conservateurs se soucient réellement de la capacité des travailleurs à cotiser à un régime d’épargne privé, qu’ils militent pour l’augmentation du salaire réel des travailleurs! Ce salaire stagne depuis des dizaines d’années.

Les Conservateurs prétendent que l’économie actuelle est incapable d’absorber une hausse des cotisations au RPC; il s’agit d’un autre argument fallacieux. L’idée que la cotisation de l’employeur au RPC constitue un impôt sur la masse salariale qui tue des emplois est parfaitement mensongère : aucune donnée empirique crédible ne vient l’appuyer.

Le Canada compte parmi les pays développés où les frais d’investissement privé sont les plus élevés. Et ils sont cinq fois plus élevés que les frais de gestion du RPC. Le RPC est bien géré, parfaitement transférable et entièrement financé par les employeurs et leurs employés. Il est suffisamment alimenté pour les 70 prochaines années.

Il faut bâtir sur les réussites du RPC. C’est le moyen le plus efficace et le plus abordable qui permet au plus grand nombre possible de Canadiens de s’assurer un revenu décent à la retraite.

C’est pourquoi le mouvement ouvrier canadien réclame sa bonification. Si on augmente graduellement les cotisations de 2,85 pour cent sur sept ans, le RPC pourrait verser en prestations aux Canadiens 50 pour cent de leur revenu avant retraite, au lieu des 25 pour cent actuels qui sont insuffisants. Une réforme significative des pensions est possible, à très petit coût pour les Canadiens et les gouvernements.

Le mouvement ouvrier et ses alliés militent pour cette bonification du RPC depuis plusieurs années et, enfin, les provinces et les territoires réalisent les avantages de cette solution. Les Canadiens aussi : ils sont près de 75 pour cent à l’appuyer.

À l’approche de la rencontre des ministres des Finances qui se tiendra cette semaine, les opposants à la bonification du RPC ont redoublé d’ardeur pour s’opposer à une réforme concrète du régime public des pensions. Ils préfèrent réduire les attentes de la population en matière de retraite et protéger les frais de gestion exorbitants qu’ils perçoivent sur les véhicules d’épargne privés. L’épargne des Canadiens devrait servir à grossir leur fonds de retraite et non pas à gonfler la marge bénéficiaire des sociétés d’investissement.

Les Conservateurs ont le choix entre protéger les intérêts des Canadiens ou ceux de la grande entreprise, des banques et des institutions financières. Jusqu’à présent, ils se sont opposés fermement aux travailleurs. En refusant d’aller de l’avant avec la plus importante réforme publique de toute une génération, le gouvernement fait acte de lâcheté.

Il est maintenant temps que le gouvernement fédéral cesse de tergiverser, qu’il fasse preuve de leadership et qu’il bonifie le RPC. Nous devons faire mieux et nous le pouvons, pour les 11 millions de Canadiens sans régime de retraite au travail, ainsi que pour les générations futures.