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Éliminez ce que les gouvernements et les employeurs disent au sujet de la charge de travail. Éliminez ce que les experts affirment au sujet du manque de preuves scientifiques à l’effet que des milliers de travailleuses et travailleurs sont blessés, tous les jours, à cause des charges de travail excessives et qu’est-ce qui reste ? Ce qui reste est ce qui est arrivé au confrère Willy, membre de la section locale 40.

Dans toutes les provinces et à tous les paliers du secteur public, les membres du SCFP sont victimes de demandes excessives et croissantes sur leur temps de travail. Confrontés aux réductions d’effectifs, aux fusions, aux intégrations et aux coupures, nombre de membres du SCFP sont obligés d’assumer des charges de travail accablantes. Pendant ce temps, les gouvernements se vantent de services publics « plus efficients » où une main-d’œuvre de plus en plus restreinte nettoie un plus grand nombre d’écoles, prennent soin d’un plus grand nombre de patients, fournissent des services sociaux à un plus grand nombre de clients et voient au maintien des infrastructures municipales.

En plus de vendre leurs services à la baisse, les gouvernements s’activent à épuiser davantage une main-d’œuvre dévouée déjà accablée. En cours de route, ils causent un nombre accru de lésions et de cas de stress professionnel.

Les charges de travail excessives ou les surcharges de travail, ce n’est pas simplement avoir trop de travail à faire ou à travailler des heures plus longues. Aujourd’hui, les employeurs veulent nous faire travailler plus fort et plus vite. Ils changent et intensifient la manière dont nous effectuons notre travail. Leur but est de nous faire faire plus de travail avec moins de travailleuses et travailleurs. Au bout du compte, cela équi-vaut à la même chose : nos corps et notre dignité ne peuvent plus le prendre.

Les charges de travail excessives comprennent :

  • des heures longues et difficiles; des demandes de travail peu raisonnables;
  • une pression pour faire des heures supplémentaires (rémunérées et non rémunérées)
  • moins de pauses, de jours de congés et de jours fériés;
  • un rythme de travail plus rapide avec plus de pression;
  • le contrôle de la performance;
  • des attentes irréalistes;
  • des tâches supplémentaires, souvent inappropriées, imposées en plus des tâches « principales » (faire plus d’un travail);
  • aucun remplacement pendant les congés de maladie ou les vacances.

     

Il y a des exemples frappants qui indiquent qu’il y a une crise nationale en termes de travail excessif. Mais c’est un membre du SCFP à Calgary qui a dû en payer le prix le plus élevé. Le confrère Willy, un concierge pour le Conseil des écoles publiques de Calgary, et membre de la section locale 40, a tenu un journal dans lequel il confiait son problème de charge de travail excessive et de compressions accrues.

Une charge de travail excessive peut causer de graves problèmes, y compris :

  • le stress;
  • des lésions musculo-squelettiques;
  • la fatigue et des accidents connexes;
  • l’épuisement;
  • l’anxiété;
  • la dépression;
  • des problèmes gastro-intestinaux;
  • une exposition accrue aux dangers en santé et sécurité comme le bruit, les températures extrêmes et les matières dangereuses.

     

Nous avons commencé à travailler ensemble et à dire NON aux charges de travail excessives. Il est important de souligner que la mauvaise organisation du travail, par l’employeur, est souvent la cause du problème et que ce n’est pas la faute des travailleuses et travailleurs individuels. De plus, les sections locales devraient travailler pour :

  • contester le pouvoir de l’employeur qui fait des pressions, qui encourage ou permet les surcharges de travail;
  • rappeler aux employeurs leurs obligations en vertu des lois en santé et sécurité pour fournir toutes les mesures de précaution raisonnables pour avoir un milieu de travail sécuritaire;
  • faire des pressions sur les responsables gouvernementaux en santé et sécurité pour qu’ils examinent sérieusement les effets sur la santé et la sécurité des charges de travail excessives et pour élaborer des stratégies pour régler le problème;
  • agir collectivement pour garantir des charges de travail et des arrangements de travail sécuritaires;
  • discuter, au sein de la collectivité locale, sur les conséquences pour la santé et la sécurité (et la société) des charges de travail et des heures de travail excessives.

     

Le Service de santé et sécurité du SCFP, avec l’aide du Comité national de santé et de sécurité, accroît ses efforts pour résoudre le problème de la surcharge de travail et le travail excessif. Les membres du SCFP au Manitoba ont fait l’objet d’un sondage pour évaluer les effets des charges de travail croissantes. On élabore un plan pour résoudre le problème.

Si nous devons faire des progrès dans notre lutte pour protéger les charges de travail viables, nous devrons faire plusieurs choses :

  • reconnaître les charges de travail excessives comme une question de santé et de sécurité au travail;
  • sensibiliser encore plus les gens, au sein des sections locales du SCFP, sur les conséquences, pour la santé et la sécurité, des charges de travail excessives et du travail excessif;
  • informer les membres du SCFP sur leurs droits à un milieu de travail exempt de tout danger ainsi que des dangers, pour la santé, du travail excessif;
  • alerter les employeurs à l’effet que le SCFP est engagé à éliminer les menaces à la santé et à la sécurité que posent le travail excessif et les charges de travail de plus en plus grandes.

     

Aussi, nous devons exercer des pressions sur les gouvernements pour qu’ils élaborent et promulguent des lois préventives en santé et sécurité au travail sur la charge de travail. Les changements législatifs pourraient inclure l’interdiction du travail excessif, le droit des comités mixtes de santé et de sécurité de faire enquête et de résoudre les plaintes en matière de santé et de sécurité et un droit clair de refuser de travailler dans des situations où la charge de travail compromet la santé et la sécurité d’une personne.

On ne peut rester inactif et laisser les employeurs continuer d’augmenter la spirale des lésions dont nos membres sont victimes. Pour le confrère Willy, les conséquences d’une charge de travail excessive ont tout simplement été fatales.

Selon le médecin légiste en chef de l’Alberta, le confrère Willy est mort le 28 novembre 1998 à la suite d’une intoxication à l’oxyde de carbone. La note ma-nuscrite qu’il a laissée à sa famille se lisait comme suit :Appelez la securite du CS…Dites-leur que Willy ne rentrera pas lundi. Envoyez un remplacant pour cause de maladie. Je suis dans le garage. Appelez la police.

Extraits du journal du confrère Willy

Le 7 novembre 1998

Je me sens si seul et j’ai peur de retourner au travail. Tout me pèse tellement. Je ne sais pas quoi faire. Depuis les 2-3 dernières années, tout était trop pour moi….15 années de coupures au Conseil scolaire, surtout à la fin de juin 1998. J’essaie juste de tenir le coup (accablé).

Le 15 novembre 1998

Dimanche. Journée très calme. De retour au travail demain. L’endroit me fait peur. Tout simplement trop de travail…je ne peux pas les lais-ser tomber. Pas de soutien de la direction. On ne les voit pas et on ne les entend pas. Comme s’ils n’existaient tout simplement pas. Aucun appui ou intérêt de la part des travailleurs sur le terrain…c’est ce qui me décourage le plus. J’espère pouvoir tenir le coup.

Le 19 novembre 1998

La pression au travail est incessante…Je me demande si ça vaut la peine d’attendre (pour la pension)…tu travailles toute ta vie et puis le Conseil scolaire qui en demande toujours énormément au monde avec 60 à 70 personnes malades par jour et seulement 34 ou 36 remplaçants.

Le 22 novembre 1998

Je retournerai travailler demain mais j’ai peur, je suis terrifié par la charge de travail que j’ai et de tenir le coup. Douleurs à la poitrine depuis quelques temps. Je ferai mon possible.

Le 25 novembre 1998

Dans le journal et à la télé, le Conseil scolaire coupe encore à cause de problèmes d’argent. Où cela va-t-il finir? Personnellement, je ne peux tout simplement pas continuer…maintenant (pas de soutien, pas d’aide, j’ai l’impression qu’on m’a laissé tomber.) J’ignore comment survivre à cette étape-ci.

Le 26 novembre 1998

Informé aujourd’hui que le Conseil scolaire fera d’autres compressions…je perdrai probablement le Préposé au nettoyage 1. Je crois que ça y est. Ne peux plus continuer de la sorte. Le stress est terrible. J’ai des douleurs à la poitrine et je tremble vraiment à essayer de me contenir. Le reste du personnel est bouleversé.

Le 28 novembre 1998

Je ne peux pas arrêter de penser au Conseil scolaire et ce qu’en disent les nouvelles et le journal. Cela semble me toucher le plus. J’en tremble quand j’y pense.