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Énumérés ci-dessous, d’ouest en est et vers le nord, vous trouverez les résumés des provinces et territoires. Chaque note est suivie d’une liste soulignant les différentes forces et faiblesses de chaque province ou territoire.

 

ALBERTA — B

Commentaire : avec le Québec, les meilleurs parmi les cancres.

 

Forces :

  • Les fournisseurs d’eau sont tenus de respecter les normes des Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada.

  • Les méthodes de contrôle de la qualité de l’eau et la conception des systèmes doivent être approuvées.

  • Les opérateurs doivent obtenir une formation et une accréditation.

  • La désinfection et la filtration sont exigées.

  • L’Alberta est la seule parmi toutes les provinces et tous les territoires qui possède des normes de rendement pour la réduction des lamblia et des virus.

     

Faiblesses :

  • Il n’existe pas de mécanismes de protection des bassins d’eau.

  • L’Alberta n’a pas de normes claires établies par la loi et relatives à la divulgation de renseignements à la population.

Les exigences actuelles en matière de contrôle sont discrétionnaires (toutefois, les exigences en matière de contrôle sont établies après l’analyse de tous les paramètres) et la fréquence minimum de contrôle en vertu des normes est basse.

 

COLOMBIE-BRITANNIQUE — D

 

Commentaire : province riche, normes pauvres.

 

Forces :

  • Les fournisseurs d’eau sont tenus de désinfecter les réserves d’eau.

  • Il est obligatoire de faire état des résultats des contrôles de qualité aux autorités sanitaires et la population doit être informée des dangers possibles pour la santé. Les autorités sanitaires doivent également être informées de toute défectuosité du matériel.

     

Faiblesses :

  • La réglementation de la C.-B. ne tient compte que d’une contamination biologique (par des coliformes). D’autres contaminants bactériologiques, physiques, chimiques ou radiologiques ne sont pas considérés.

  • Les exigences en matière de contrôle de la qualité et leur fréquence est discrétionnaire.

  • Aucune formation ou accréditation des opérateurs n’est exigée.

     

 

 

MANITOBA — C-

 

Commentaire : pas le dernier de classe mais…

 

Forces :

  • Le Manitoba a légiféré pour fournir une certaine protection aux bassins d’eau.

  • La désinfection et le contrôle des résidus de désinfection est obligatoire.

  • Les résultats des contrôles de qualité doivent être communiqués à la province.

     

Faiblesses :

  • Aucun programme de formation ou d’accréditation des opérateurs (bien que la question soit à l’étude).

  • Il n’est pas exigé que les contrôles de qualité soient effectués dans les laboratoires approuvés.

 

NOUVEAU-BRUNSWICK — C-

 

Commentaire : de graves faiblesses outrepassent largement les forces.

 

Forces :

  • La protection des bassins d’eau existe en vertu de la Loi sur l’assainissement de l’eau.

  • Le Nouveau-Brunswick exige un « programme d’échantillonnage » approuvé (toutefois, les exigences relatives à l’échantillon pour chaque collectivité demeure à la discrétion des autorités gouvernementales).

  • Le Nouveau-Brunswick exige l’utilisation de laboratoires approuvés.

  • Les résultats des contrôles de qualité doivent être communiqués au gouvernement.

     

Faiblesses :

  • Aucune norme précise concernant la divulgation de renseignements à la population en cas de problèmes réels ou de problèmes possibles avec l’eau potable.

  • Il n’existe aucune norme de traitement obligatoire (les exigences de traitement peuvent être imposées par le biais du processus d’approbation).

     

 

TERRE-NEUVE — D

 

Commentaire : devrait mieux faire ses devoirs.

 

Forces :

  • En vertu des lois provinciales, les bassins d’eau peuvent être protégés. Terre-Neuve a créé 250 lieux protégés de cette façon.

  • Le contrôle de la qualité est effectué dans le laboratoire provincial.

  • Terre-Neuve affiche sur Internet les résultats du contrôle portant sur les trihalométhanes.

     

Faiblesses :

  • Toutes les mesures de contrôle sont discrétionnaires.

  • Le traitement est discrétionnaire.

 

 

TERRITOIRES DU NORD-OUEST et NUNAVUT — C

Remarque : le Nunavut utilise la réglementation des T. N-O.

 

Commentaire : une réglementation dans la glace.

 

Forces :

  • Les opérateurs doivent s’assurer que des contrôles sont effectués mensuellement pour les coliformes et annuellement pour 25 paramètres chimiques et physiques.

  • Une désinfection (chloration) est exigée.

  • Le gouvernement provincial examine les résultats des contrôles.

     

Faiblesses :

  • Aucune protection des bassins d’eau.

  • Aucune formation pour les opérateurs et pas d’utilisation de laboratoires approuvés.

  • Aucune disposition obligatoire pour informer la population.

     

 

 

NOUVELLE-ÉCOSSE — B-

 

Commentaire : a décidé récemment d’agir.

 

Forces :

  • Une protection des bassins d’eau est disponible (mais non obligatoire).

  • La désinfection est exigée et les contrôles des résidus de désinfection doivent être effectués quotidiennement.

  • La fréquence des échantillonnages microbiologiques doivent se conformer aux Directives canadiennes fondées sur la population.

  • Les paramètres chimiques et physiques doivent faire l’objet d’un contrôle une fois l’an pour les eaux de surface et une fois tous les deux ans pour la nappe souterraine.

  • Les fournisseurs d’eau doivent se conformer aux normes des Recommandations canadiennes pour 30 paramètres chimiques et physiques.

  • L’accréditation des opérateurs est exigée.

  • Les résultats des contrôles doivent être communiqués aux autorités provinciales et la procédure pour faire bouillir l’eau a été codifiée.

     

Faiblesses :

  • Il n’existe pas de politique pour l’approbation des laboratoires (bien qu’une telle politique soit présentement élaborée); toutefois, les contrôles doivent être effectués dans un laboratoire que le gouvernement juge acceptable.

  • Aucun contrôle obligatoire se rapportant à la plupart des normes contenues dans les Recommandations canadiennes.

     

 

 

ONTARIO

 

Avant révision :—–D

Après révision (en vigueur en 2002) :—–B

 

Commentaire : Montre des signes d’amélioration après avoir été durement éprouvée.

 

Avant la révision :

 

Forces :

  • Les laboratoires de contrôle doivent être approuvés.

     

Faiblesses :

  • Les objectifs de qualité de l’eau en Ontario ne sont pas exécutoires.

  • Le contrôle obligatoire de la qualité de l’eau n’est pas exigé.

  • Il n’existe aucune disposition statutaire pour la protection des bassins d’eau.

  • La formation et l’accréditation des opérateurs ne sont pas exigées.

Après la révision :

 

Forces :

  • Les laboratoires de contrôle doivent être approuvés.

  • Les résultats des contrôles doivent être régulièrement portés à la connaissance du ministère de l’Environnement et dans les cas où l’on soupçonne une contamination.

  • La population doit être informée des problèmes concernant la qualité de l’eau.

  • Les dispositions sur le droit à l’information garantissent à la population un accès aux rapports sur la qualité de l’eau.

  • Le traitement de l’eau devient obligatoire : la nappe souterraine doit être chlorée et les eaux de surface doivent être chlorées et filtrées.

  • La formation et l’accréditation des opérateurs sont exigées.

  • Un contrôle complet et obligatoire portant sur les micro-organismes, la turbidité, le chlore résiduel, les contaminants organiques volatils, les métaux, les pesticides et les nitrates entre autres substances.

     

Faiblesses :

  • Il n’existe aucune disposition statutaire pour la protection des bassins d’eau.

  • Le contrôle obligatoire ne couvre pas tous les paramètres des Recommandations canadiennes.

 

ILE-DU-PRINCE-ÉDOUARD — F

 

Commentaire : le dernier de classe

 

Forces :

  •  aucune

 

Faiblesses :

  • Aucune norme exécutoire pour le contrôle ou le traitement.

  • La chloration et la désinfection sont rares.

  • Il n’existe pas d’accréditation des opérateurs ni de laboratoires approuvés.

  • Il n’existe aucune exigence exécutoire pour ce qui est d’informer la population de problèmes relatifs à la qualité de l’eau.

     

 

 

QUÉBEC — B

 

Commentaire : avec l’Alberta, le premier d’une classe de cancres.

 

Forces :

  • La qualité de l’eau doit se conformer aux Recommandations canadiennes.

  • Le contrôle est obligatoire pour 46 contaminants réglementés. Une proposition de loi haussera ce nombre à 77 et mettra en place des contrôles obligatoires pour la turbidité, les trihalométhanes et l’E. coli.

  • Une proposition de loi renforcera les normes à l’égard de la communication des résultats de contrôle.

  • Une proposition de loi rendra les recommandations sur la qualité de l’eau applicables pour les puits domestiques.

  • Une proposition de loi haussera la fréquence des échantillonnages microbiologiques jusqu’à 8 échantillons par mois et non plus 2 échantillons par année.

     

Faiblesses :

  • La formation et l’accréditation des opérateurs ne sont pas exigés (bien que proposées).

  • Le Québec n’exige aucun traitement autre que la chloration à l’échelle de la province.

  • Le droit du public à l’information n’est pas exigé.

 

SASKATCHEWAN — C

 

Commentaire : note médiocre et protection de l’eau médiocre.

 

Forces :

  • Les contrôles obligatoires pour le chlore résiduel et contrôles obligatoires de qualité bactériologique après construction.

  • La désinfection (au chlore) est exigée.

  • L’approbation des laboratoires est exigée.

     

Faiblesses :

  • Aucune protection des bassins d’eau.

  • Tous les contrôles sont discrétionnaires sauf pour le chlore résiduel et les contrôles bactériologiques après la construction ou la réparation des systèmes d’aqueducs.

  • L’accréditation et la formation des opérateurs n’est pas exigée.

  • Les exigences à l’égard de la communication des résultats de contrôle doivent être renforcées (bien qu’il existe une exigence à l’effet que la population doit être avertie si trois cas de contamination surviennent en 30 jours).

     

 

 

YUKON — D-

 

Commentaire : une mentalité frontalière peut être menaçante.

 

Forces :

  • Contrôles obligatoires pour les coliformes, le chlore résiduel et certains paramètres physiques.

     

Faiblesses :

  • Aucune protection des bassins d’eau.

  • L’échantillonnage chimique et radiologique est discrétionnaire.

  • Aucune formation ou accréditation des opérateurs.

  • Les exigences en matière de communication des résultats doivent être renforcées.

 Conclusion

Après avoir examiné toutes les provinces et territoires au Canada, il ne fait aucun doute qu’il existe des différences énormes dans les approches adoptées par les différentes provinces et territoires à l’égard de cette tâche importante qui est de s’assurer que les réserves d’eau publiques sont sûres pour la consommation humaine.

Une approche aussi disparate à l’égard de l’eau potable menace gravement la santé publique et elle explique pourquoi d’autres pays et tout particulièrement les États-Unis, ont élaboré des directives exécutoires auxquelles doivent se conformer les États et les districts pour recevoir du financement du gouvernement fédéral.

Dans l’état actuel des choses, l’innocuité des réserves d’eau potable soulèvent plusieurs questions importantes dans plusieurs parties du Canada. Non seulement plusieurs provinces et territoires ne sont pas suffisamment exigeants à l’égard de la fréquence à laquelle ils exigent des contrôles de la qualité de l’eau mais les contaminants qui font l’objet de ces contrôles sont souvent définis de manière étroite, de sorte que des substances potentiellement dangereuses et dans certains cas, cancérigènes, sont exclues. Des questions surgissent également quant à savoir qui effectue les contrôles, où sont envoyés les résultats de ces contrôles et quand, et si ces résultats sont rendus publics ou non.

Suite à la tragédie de Walkerton, l’Ontario a mis les bouchées doubles pour résoudre certains problèmes. Néanmoins, la province doit encore agir sur ce qui semble être la plus importante carence dans son approche à l’égard de la protection des réserves publiques d’eau. La province ne s’est pas dotée des moyens législatifs pour protéger les bassins d’eau et la nappe souterraine contre des activités humaines potentiellement dommageables. L’Ontario n’est pas la seule dans cette situation. Et pourtant, la plupart des gens qui connaissent bien la question de l’approvisionnement en eau propre disent que la protection des sources d’eau est aussi importante sinon plus, en fin de compte, que le traitement de l’eau en tant que tel.

Si l’on considère l’ensemble disparate des règlements canadiens, la question qui se pose n’est pas de savoir pourquoi le drame de Walkerton a eu lieu mais comment il se fait qu’un plus grand nombre de désastres de même amplitude ne nous ont pas encore frappés. La conclusion à laquelle il est impossible d’échapper après avoir examiné ce premier rapport national sur l’eau potable est qu’un certain nombre de provinces et territoires sont loin derrière l’Ontario d’avant Walkerton. À moins que les choses ne changent, ce n’est qu’une question de temps avant qu’un concours de circonstances n’engendre l’éclosion d’une autre maladie d’origine hydrique.

La population canadienne mérite de savoir que peu importe où elle se trouve dans ce pays qui est le sien, les mêmes règles exécutoires s’appliquent quand il s’agit de l’eau qu’elle boit. Ceci signifie que le gouvernement fédéral qui établit les normes minimales a un rôle important à jouer. Et la situation exige un engagement de tous les paliers de gouvernements pour que ceux-ci fassent les investissements nécessaires au traitement de l’eau et à l’infrastructure d’approvisionnement en eau.

L’eau est peut-être notre bien le plus précieux. Agissons comme si tel était le cas.