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Vous entendez le slogan à presque toutes les manifestations sur l’éducation : Les coupures nuisent aux enfants. Toutes les illusions laissant croire que ces mots ne sont que des slogans se sont évaporées un matin de décembre dernier quand les coupures ont presque causé la mort d’un enfant en Ontario.

L’élève de sept ans qui fréquentait l’école Guardian Angels, à Orillia, aidait le directeur et un autre élève à déplacer un piano. L’instrument s’est coincé sur une arête du plancher et a basculé, clouant le garçonnet contre un cadre de porte.

L’enfant, qui a subi de graves blessures à la tête, a dû être transporté par voie des airs à Toronto pour se faire traiter. Il se remet de l’accident, mais les membres du SCFP à l’emploi du conseil scolaire disent que les réductions de personnel ont causé un incident qui aurait pu se transformer en tragédie beaucoup plus grave.

Auparavant, l’école avait deux concierges : un qui travaillait un quart fractionné et un autre qui entrait pour deux heures dans l’après-midi pour aider à l’entretien ménager. Le conseil a éliminé le poste de deux heures, obligeant l’autre concierge à réduire son quart du matin afin qu’il puisse faire tout le ménage lui-même, à la fin de la journée.

« C’est vrai qu’il y a des accidents» , de dire Gerald Frank. « Mais si le concierge avait été sur les lieux, on n’aurait jamais demandé aux enfants de déplacer le piano.»  M. Frank est concierge principal et président de la section locale 3987 du SCFP, qui représente les concierges du Conseil des écoles catholiques de la région de Simcoe.

« Quelques jours avant l’accident, notre section locale a demandé au conseil de rétablir le poste de deux heures. Le conseil a refusé notre demande en disant qu’étant donné le nombre de mètres carrés, l’école n’avait besoin que d’un seul concierge» , de dire M. Frank.

« Depuis, le conseil nous a accusés d’utiliser le cas comme un outil de négociation. Eh bien, personne ne fera cela à cet enfant-là. Mais nous devons raconter l’histoire. Les parents n’étaient même pas conscients des changements de personnel» , dit-il.

 

Apprendre à faire plus avec moins

 

L’accident montre bien combien l’équilibre est précaire pour le personnel de l’éducation du SCFP dans tout le Canada. Les budgets ont été coupés jusqu’à l’os. Et souvent, une seule petite coupure peut déclencher une véritable crise dans un système déjà fragilisé.

De la maternelle jusqu’au postsecondaire, l’éducation publique est l’objet d’attaques. Les compressions, la sous-traitance et la privatisation menacent la qualité de l’éducation. Les travailleuses et travailleurs de l’éducation du SCFP, qui doivent faire plus avec moins, doivent composer avec des charges de travail impossibles à gérer. De plus, ce groupe professionnel, les élèves et les parents luttent pour rebâtir un réseau solide qui appuie les élèves et les collectivités.

 

Attaques contre la diversité et l’égalité

En Nouvelle-Écosse, les coupures dans l’éducation de toute la province se sont traduites par des compressions de 11,5 millions de dollars dans le budget du Conseil scolaire de la région de Halifax; en conséquence, 400 membres de la section locale 108 du SCFP ont reçu un avis de licenciement. Parmi les personnes ciblées, il y avait les travailleuses et travailleurs de soutien, le personnel des bibliothèques et le personnel responsable du soutien étudiant.

Bien que les trois groupes aient été confrontés à des licenciements, un seul groupe risquait l’élimination, soit le personnel de soutien étudiant.

Les 16 membres de ce groupe, dont 15 sont de race noire, travaillent avec les élèves qui risquent de décrocher. Bon nombre des élèves avec qui ces personnes travaillent sont aussi de race noire. La section locale a décidé d’agir, remportant une grande victoire quand le conseil municipal de Halifax a augmenté le financement versé au conseil scolaire et lié l’augmentation au rétablissement des emplois de la section locale 108 du SCFP.

Le conseil scolaire a répondu en réembauchant certaines travailleuses et certains travailleurs. Mais 140 personnes perdront quand même leur emploi, et des 16 personnes responsables du soutien étudiant, seulement 5 conserveront leur emploi.

« Le conseil ne peut pas dire qu’il nous a éliminés pour des raisons économiques. Le personnel de soutien est la meilleure aubaine qu’ils ont pour leur argent» , de dire Wendell Thomas, un travailleur des services étudiants.

« Alors pour quelle raison ont-ils essayé d’éliminer un programme que les parents et les élèves demandent? C’est du racisme, pur et simple.» 

M. Thomas aide les élèves à composer avec des problèmes comme le racisme, le suicide, la consommation de drogues, les agressions sexuelles et les grossesses chez les adolescentes. Sa description d’emploi inclut un modèle positif pour les jeunes à risque. De plus, la dédicace de l’annuaire de la 9e année, l’an dernier, à l’école de M. Thomas montre l’impact qu’il a eu.

« Les élèves m’ont dédicacé l’annuaire ainsi qu’au conseiller en orientation, soulignant que nous étions plus que des enseignants, que nous étions des amis. Voilà la vérité. Beaucoup d’entre nous avons travaillé dans les services d’aide à l’enfance et on pourrait faire plus d’argent ailleurs. Nous sommes ici pour une autre raison.» 

M. Thomas est à la fois étonné et insulté de voir que le conseil scolaire n’a pas donné une seule raison motivant l’élimination des 16 postes et le rétablissement de cinq postes seulement.

« Il est clair qu’ils n’ont pas tiré de leçon de l’expérience de Cole Harbour. Le monstre poursuit son travail» , dit-il, faisant référence aux émeutes raciales de 1997 qui ont entraîné la fermeture d’une école secondaire de la région de Halifax et ce, de manière ironique, après qu’on eut éliminé le personnel des services étudiants du comté.

« La réponse du conseil scolaire a été d’embaucher des gardes de sécurité. Ce n’est pas de la prévention. C’est de l’institutionnalisation. Vous ne pouvez tout simplement pas mettre les gens derrière des barreaux» , de dire M. Thomas.

Les cinq membres du personnel des services étudiants en poste ne pourront pas faire tout le travail de 16 personnes. « Nous devons nous fonder sur les sites, nous pouvons créer des liens. Certaines écoles n’auront personne cet automne, de dire Frank Thomas. Et c’est terrible.» 

À Toronto, Murphy Browne, qui enseigne la culture noire et le patrimoine africain, ressent directement les effets des compressions. L’école où elle enseigne a été fermée, mettant fin au cours qu’elle donnait après les heures d’école.

« Le cours montre la richesse et la diversité de l’histoire des Noirs. Notre histoire n’a pas commencé avec l’esclavage. Quand on enseigne ces histoires, cela permet aux enfants africains d’avoir une identité parce qu’ils ne sont aucunement représentés dans le programme» , de dire Mme Browne, membre de la section locale 4400 du SCFP.

Les enfants de toutes races sont la bienvenue au programme. « Quand les enfants peuvent voir que les gens d’ascendance africaine ne sont pas comme l’image qu’on en donne à la télé et ailleurs, cela a un effet très positif sur tous les enfants» , de dire Mme Browne, qui travaille toujours une heure comme superviseure d’une salle à manger.

« Les enfants qui ont été stigmatisés comme étant mauvais et agités en classe régulière se sont réellement épanouis pendant le cours. Certains sont arrivés en septembre ou octobre, timides, ne voulant pas dire un mot. Leur intérêt a été tellement stimulé qu’ils ont commencé à demander qu’on leur donne plus de travail. Vous arrive-t-il souvent d’entendre un enfant demander ‘quand allons-nous faire plus d’histoire?’» 

Le programme d’un autre instructeur à temps partiel de la culture noire a été discontinué parce qu’il y avait moins de 25 inscriptions. Les minimums sont une nouvelle règle, et ils signent l’arrêt de mort des programmes d’anglais langue seconde (ALS) ainsi que le programme sur la culture noire.

« Le programme parascolaire est tellement fragile qu’un rien peut le détruire» , de dire Mme Browne, ajoutant qu’on a éliminé le seul cours qui avait été intégré au programme de jour d’une école.

« Il y a un malaise, à un certain niveau, avec les enfants qui apprennent des choses sur les gens d’ascendance africaine. C’est le racisme systémique qui fait que le programme a été ciblé, de dire Mme Browne. C’est épeurant, c’est triste et décourageant. Les parents sont tellement découragés de voir tout ce que fait ce gouvernement mesquin.» 

L’élimination des programmes de la culture noire et du patrimoine africain ainsi que du programme anglais langue seconde signifie que les travailleuses et travailleurs de couleur ainsi que les autres défenseurs de l’égalité de Toronto, qui détiennent un bon nombre de ces emplois, sont les premiers licenciés étant donné qu’ils ont été les derniers embauchés.

Les compressions constituent aussi un coup dur pour les immigrants et réfugiés nouvellement entrés au Canada. « Vous n’enseignez pas seulement l’anglais aux gens et vous ne faites pas seulement leur parler du Canada, vous les aidez aussi à surmonter le traumatisme émotionnel de la relocalisation» , de dire Gay Bell, instructrice en ALS et membre de la section locale 4400 du SCFP.

Le cours d’été de Mme Bell a été coupé, cette année, parce que la classe de l’été dernier, enseignée par une autre personne dans une autre période de temps, n’avait pas assez d’inscriptions pour répondre au minimum du conseil. Mme Bell dit que le conseil impose aussi des limites aux personnes qui peuvent être admissibles à suivre un cours ALS. Cela signifie qu’on met des élèves de niveaux différents dans la même classe, ce qui cause des frustrations tant pour les nouveaux élèves que pour ceux qui sont plus avancés.

« Vous devez rencontrer les étudiants au bon niveau. Sinon, ils sont isolés et déprimés. Et bon nombre d’étudiants ne fonctionnent pas bien à moins d’être dans un petit groupe ou de recevoir une attention individuelle. Les gens ont vécu des expériences très traumatisantes et ils ne s’ouvriront pas dans une classe où il y a beaucoup d’élèves» , dit-elle.

« Les programmes ALS aident les immigrants à s’intégrer dans la collectivité» , de dire Mme Bell. « Un exemple récent : une mère est venue en classe, bouleversée parce que son fils s’était battu avec un autre enfant qui l’avait insulté parce qu’il ne parlait pas l’anglais.» 

« Elle était humiliée et dévastée, et terriblement inquiète de voir que son fils ne peut pas parler anglais. Je peux l’aider à comprendre ce qui s’est passé et montrer à son fils quoi dire si les enfants rient de lui. C’est un immense rôle de soutien.» 

Mme Bell et un collègue, Norman Beach, ont encouragé leurs élèves à s’organiser pour lutter contre les coupures du programme ALS. Les élèves sont libres de tirer leurs propres conclusions, mais quand Mme Bell et ses étudiantes et étudiants ont schématisé leurs coupures sur une murale, les coupures parlaient d’elles-mêmes.

« Quand vous entrez et que vous leur montrez les nouvelles sur les coupures, ils ne peuvent le croire. Ils sont venus ici croyant vivre dans un pays qui les accueillerait et les soutiendrait et qu’ils utiliseraient leurs compétences pour aider à bâtir une société. La tension émotive de la désillusion est immense. Vous espérez qu’ils s’en sortiront en luttant» , d’ajouter Mme Bell.

« On a fait pression sur nous pour enseigner des cours spéciaux sur la manière de trouver un emploi» , de dire Norman Beach. « Le gouvernement ontarien veut former les nouveaux immigrants à être de bons petits rouages dans la machine industrielle.» 

Les étudiantes et étudiants de M. Beach ne sont pas des rouages qui pensent, ils forment des conseils. Plusieurs conseils étudiants ALS ont été formés et prennent la parole pour sauver leurs programmes.

« La plupart des étudiants n’ont pas reçu leur citoyenneté et croient qu’en dénonçant les coupures, ils mettront leurs chances en péril. Je leur ai montré qu’ils peuvent dire ce qu’ils pensent. C’est vraiment plus que le simple fait d’enseigner une langue» , de conclure M. Beach.

Négocier pour mettre un terme à la sous-traitance

 

Au Manitoba, se présenter à la table de négociation avec un dossier tout à fait étanche a aidé à amener les postes de balayeurs donnés à contrat dans la section locale 3305 du SCFP.

« Les toilettes étaient dégoûtantes et compte tenu de ce que le conseil payait, c’était ridicule» , de dire la présidente du syndicat Wendy Wellborn, une aide d’enseignement du district scolaire Dauphin Ochre.

Les postes de balayeur avaient toujours été donnés à contrat, ce qui signifie qu’il y a toujours eu des problèmes.

« Ils balayaient le centre du plancher et laissaient la saleté dans les coins. Et ils n’étaient pas sur les lieux, alors on ne pouvait pas leur demander de revenir et réparer les choses. Nous avons dit au conseil que si le travail était fait en régie, il aurait beaucoup plus de contrôle sur l’entretien ménager» , de dire Mme Wellborn.

Le syndicat a également dit au conseil qu’en utilisant les services d’un entrepreneur, il était pris avec des contrats de plusieurs années qui étaient difficiles à annuler. Elle dit que l’entretien ménager s’est amélioré depuis que le travail est fait par du personnel maison.

La dernière ronde de négociation a permis de faire entrer trois balayeurs dans le syndicat et quand la convention de la section locale arrivera à échéance, en décembre, l’objectif de Mme Wellborn est d’avoir un plus grand nombre de balayeurs et de travailler pour améliorer leur salaire.

« Pour l’instant, ils ont l’ancienneté et la sécurité d’emploi. De plus, l’employeur voulait leur donner 6,00 $ l’heure. Nous ne l’avons pas laissé faire» , dit-elle.

À Vancouver-Nord, la fermeture et la sous-traitance du magasin central du district scolaire s’avère être une décision mal planifiée qui finira par coûter plus cher. Le réseau maison du district, formé d’un entrepôt central, d’un service de livraison et de réparation est remplacé par des comptes dans les grands centres de vente de fournitures de bureau comme Staples et Grand & Toy.

« La fermeture du magasin central signifie que nous perdons nos économies d’échelle. Maintenant, nous avons 57 sites différents qui envoient du travail et des commandes, et nous payons pour les frais de livraison supplémentaire» , de dire Cindy McQueen, présidente de la section locale 389 du SCFP. Mme McQueen ajoute que les secrétaires d’école devront composer avec le travail supplémentaire de faire le suivi des fournitures et de les commander.

« Étant donné que les réparations en régie sont disparues, cela va coûter au moins 60,00 $ simplement pour faire quelque chose comme envoyer un projecteur au service de réparation» , de dire Mme McQueen. Le magasin central effectuait des réparations mineures sur l’équipement scolaire, trouvant souvent les petits problèmes ou les erreurs des utilisateurs.

Mme McQueen dit que la section locale croit que le changement pourrait coûter 300 000 $ de plus au conseil scolaire que s’il avait gardé son magasin central.

Plus d’écoles en PPP

 

En Nouvelle-Écosse, une victoire contre les écoles en PPP montre l’importance de poursuivre la lutte, même si on a commencé à privatiser les services.

En juin, le gouvernement provincial a renoncé à ses projets coûteux et peu populaires auprès du public d’avoir des écoles en partenariat privé et il a annoncé que 17 nouvelles écoles seraient financées par les fonds publics et appartiendront au secteur public.

« Cela démontre ce que nous avions toujours dit. Avec toutes les dépenses excédentaires, ils auraient pu construire toute une nouvelle école» , de dire Betty Jean Sutherland, présidente du SCFP de la Nouvelle-Écosse.

« La communauté était tellement bouleversée. Ce n’était pas seulement à cause des coûts excédentaires» , ajoute-t-elle.

« Les tenants des ententes de PPP essaient maintenant de convaincre les gens qu’il y aura des inégalités dans les écoles et que les nouvelles écoles publiques n’auront pas les mêmes gadgets que les écoles en PPP. Eh bien, nous sommes prêts à riposter à un tel argument. Et de plus, quand certaines de ces soi-disant nouvelles technologies ne fonctionnent même pas, cela vaut-il la peine de les avoir?» 

En Alberta, la construction récente d’une école publique de Calgary par un promoteur privé qui a signé une entente de cession-bail avec le Conseil scolaire de Calgary et qui parle de construire une école dans un centre commercial de la ville a fait sonner l’alarme, de dire Doug Luellman, président de la section locale 474 du SCFP.

« Maintenant, le conseil des écoles publiques d’Edmonton a été approché par les parents et les promoteurs avec un projet de PPP pour construire une école dans une banlieue malgré le fait qu’il y a une école qui n’est pas pleinement utilisée dans le quartier. Eux aussi sont l’objet de pressions pour signer des ententes de partenariat public-privé en finançant les conditions de la caisse pour l’infrastructure scolaire de l’Alberta appelée Alberta Infrastructure School Innovation Fund» , de dire M. Luellman.

La caisse de dix millions de dollars contribue un montant équivalent pour la construction de nouvelles écoles quand les conseils scolaires deviennent des « partenaires»  du secteur privé; dans ce cas, les promoteurs de projets domiciliaires dans les nouvelles banlieues.

« En fait, on a créé cette caisse noire pour favoriser encore plus la privatisation de l’éducation publique tout en évitant de régler la question d’un financement gouvernemental complet sûr pour réparer les écoles» , de dire M. Luellman.

Sa section locale et le Conseil des écoles publiques d’Edmonton ont entrepris un projet pilote de deux ans qui a montré que la privatisation et la sous-traitance des services de concierges n’étaient pas aussi rentables ou efficients que d’avoir des concierges maison syndiqués.

« Une étude récente de la qualité de l’air menée par un professeur de génie environnemental de l’Université de Calgary a également montré que les concierges sont importants pour le maintien d’un environnement sain dans les écoles. Le gouvernement albertain continue d’ignorer ce fait puisqu’il fait pression pour d’autres coupures dans les budgets d’entretien des écoles et favorise les PPP avec sa caisse» , d’ajouter M. Luellman.

L’échec des écoles en PPP en Nouvelle-Écosse permettra aux membres du SCFP d’avoir plus de munitions dans leur lutte contre les écoles en PPP.

Mme Sutherland dit qu’un des prochains gros défis pour le SCFP de la Nouvelle-Écosse est la privatisation des autobus scolaires. Malgré une lutte très publique, couronnée de succès, pour maintenir en régie les services d’autobus scolaires dans une région, certains conseils scolaires continuent de faire pression pour la privatisation. Elle dit qu’un des principaux joueurs, une société d’autobus privée de Terre-Neuve, est antisyndicale et s’attend à ce que les conductrices et conducteurs d’autobus du Comté de Kings acceptent une réduction de salaire de 60 pour cent.

« La compagnie a promis d’avoir plus d’une centaine de conductrices et de conducteurs d’expérience pour le mois de septembre et ils n’ont même pas embauché le tiers de ce nombre à ce jour. Nos conducteurs ne reprendraient pas leur emploi avec une réduction de 60 pour cent de leur salaire. L’agent examinateur dit que les conducteurs privés échouent. Comment vont-ils faire pour que tout cela fonctionne à l’automne? Ils ne pourront pas le faire.» 

Les concierges dans les écoles de la Nouvelle-Écosse devront aussi faire la lutte après qu’un budget provincial impitoyable a réduit les services publics, y compris 20 millions de dollars dans les écoles publiques.

« Nous savons que certaines écoles ne seront pas prêtes à ouvrir leurs portes en septembre parce qu’elles n’auront pas été nettoyées pendant l’été» , de dire Mme Sutherland, qui montre du doigt un important risque pour la santé et la sécurité des élèves et du personnel scolaire.

Surcharge de travail

 

Le personnel de soutien dont la charge de travail est alourdie ont moins de temps pour les activités parascolaires. Rob Kearns, un technicien en informatique à l’emploi du Conseil des écoles catholiques du district de London et membre de la section locale 4186 du SCFP, avait l’habitude d’entraîner les jeunes, après l’école.

« On me demande toujours d’en faire de plus en plus, au cours de sept petites heures par jour» , de dire Rob. « Et agir comme entraîneur à la fin de la journée… je n’ai plus l’énergie pour le faire, ni mentale ni physique» , de dire Rob Kearns., qui ajoute qu’il voulait aussi se montrer solidaire des professeurs qui sont aux prises avec les conservateurs de Mike Harris au sujet des activités parascolaires obligatoires.

Au Nouveau-Brunswick, les secrétaires d’école doivent vivre avec le stress. Ici, la section locale des conseils scolaires à l’échelle provinciale s’apprête à mener une étude de la charge de travail à la suite d’une enquête faite dans une région qui a révélé que les heures de travail sont réduites de façon constante alors que les charges de travail augmentent.

« Les fusions et les nouvelles technologies signifient qu’on décharge le travail sur le dos des secrétaires. Ainsi, la comptabilité a été transférée du district scolaire aux secrétaires d’école» , de dire Sherry Wilkins, présidente de la section locale 2745 du SCFP.

En plus, les secrétaires n’ont pas de temps de préparation avant que le personnel ne revienne en septembre et elles n’ont pas de temps de bien finir les choses à la fin de l’année scolaire.

« Tu peux travailler avec 400 ou 500 enfants, plus tous les spécialistes et tous les gens qui appellent, plus le travail administratif, en plus des professeurs pour lesquels t’es censée travailler.» 

Mme Wilkins dit que les secrétaires d’école jouent plusieurs rôles et ont plusieurs responsabilités, et qu’elles ont du mal à suivre le rythme.

« Au secondaire, vous faites signer les élèves qui entrent et sortent tout le temps, afin de faire un suivi. Au primaire et à l’intermédiaire, vous êtes leur mère, leur infirmière et beaucoup plus encore. Nous ne cessons de courir d’un emploi à l’autre. On n’a pas le temps de faire du bon travail.» 

« La sécurité est un gros problème,»  de dire Mme Wilkins.

« Dans certaines écoles, ils utilisent des répondeurs. C’est terrible. Si je suis un parent, je ne veux pas parler à une machine, surtout s’il y a une urgence. Je veux parler à un être humain .» 

Les membres du SCFP ont présenté leurs doléances au ministre de l’Éducation au printemps, demandant un plus grand nombre d’heures de travail.

« Il a répondu ceci : ‘Si j’ai de l’argent en plus, il ne sera pas [utilisé] pour plus d’heures pour les secrétaires d’école» , de dire Mme Wilkins. Alors, à l’automne, la section locale va mener sa campagne au prochain niveau, en distribuant des tracts et en téléphonant aux parents et aux membres de la communauté.

Les secrétaires du Conseil des écoles du district de Toronto, membres de la section locale 4400 du SCFP, ont présenté du pain et des roses aux administrateurs lors d’un forum spécial organisé pendant la Semaine des secrétaires, en avril.

« Elles ont donné aux administrateurs et au directeur une idée de la gravité de la situation. Elles ne pouvaient pas tenir avec la charge de travail qu’elles avaient et le conseil examinait la possibilité d’une nouvelle formule pour la dotation en personnel qui aurait aggravé la situation» , de dire Debbie Oldfield, présidente de la section locale 4400 du SCFP.

« Nous sommes tellement occupées que les secrétaires dans les écoles primaires ont peine à contrôler les enfants qui ne sont pas à l’école le matin. L’idée que votre enfant ne s’est pas rendu à l’école est assez épeurante» , de dire Mme Oldfield.

Les secrétaires d’école ont accès à des renseignements importants sur les enfants dans leur école, dit-elle. Récemment, un père s’est présenté à l’école pour prendre son enfant même si on lui avait refusé l’accès en raison d’un conflit concernant les droits de garde. « La secrétaire savait que quelque chose n’allait pas; elle a vérifié le dossier de l’enfant et elle est intervenue avec le directeur. Ce sont des choses qui sont perdues quand vous êtes trop occupée»  de dire Mme Oldfield.

À l’instar des secrétaires du Nouveau-Brunswick, le délest