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À minuit une minute le 31 janvier dernier, on a commencé à dresser des piquets de grève devant les universités à Victoria, Vancouver, Burnaby et Prince-George. Frustrés par le manque de progrès à la table de négociation, des milliers de membres du personnel de soutien universitaire de la Colombie-Britannique ont exercé leur droit de retirer leurs services.

À midi ce même jour, la grève était terminée et 7000 membres du SCFP avaient remporté une victoire mémorable et ce « de manière frappante ».

« Les employeurs universitaires ont été très clairs que nous
n’étions pas leur priorité sur le plan financier », de dire le président de la section locale 951 du SCFP Doug Sprenger, qui a présidé le comité de négociation des sept sections locales.

« Nous leur avons dit qu’aucune entente ne serait conclue sans équité salariale et améliorations aux avantages sociaux pour toutes nos sections locales. Notre solidarité l’a emporté. »

Équité salariale et avantages sociaux : questions clefs
Pendant des mois, les comités de négociation de sept sections locales se sont réunis sur une base régulière. Le groupe de négociation coordonnée représentait les sections locales 116, 2278 et 2950 du SCFP de l’Université de la Colombie-Britannique; les sections locales 917 et 951 de l’Université de Victoria; la section locale 3338 de l’Université Simon Fraser; et la section locale 3996 de
l’Université du Nord de la Colombie-Britannique.
Entre septembre et janvier, un groupe de travail composé de membres de chaque section locale avait développé la cohésion nécessaire pour faire face à la résistance patronale accrue pour tout genre d’entente coordonnée.

En utilisant des jours d’action planifiés stratégiquement dès le début du semestre de l’automne 1999, ils ont intensifié la pression sur les administrateurs. Des bulletins, des courriels et communiqués de presse ont permis de garder les membres du comité, les membres des sections locales et les alliés informés tous les jours. Lorsque le « jour de déclenchement de la grève » a été établi au début janvier, il y avait un solide appui en faveur de mesures coordonnées.

Décision collective

« Après deux ans de préparation, dix jours de médiation et une session finale de 27 heures, la décision collective des membres du comité de négociation du SCFP a été incroyable », de dire Doug Sprenger.

La négociation commune a été importante pour les sections locales du SCFP et les employeurs. Les sections locales ont maintenu une position ferme pour l’autonomie locale tout au long du processus. Mais au fur et à mesure que le temps passait, tout le monde a reconnu les avantages de travailler ensemble sur des questions communes et que cela pouvait être fait sans mettre en danger l’autonomie locale.

Convaincre les employeurs de s’asseoir dans la même pièce a été un défi beaucoup plus important. Jusqu’à la dernière semaine de négociation, ils ont résisté à toute tentative de négocier collectivement sur des questions d’intérêt commun.

Le jour précédent « le déclenchement de la grève », les négociateurs du SCFP ont réussi à réunir tous les employeurs dans une seule pièce avec le gouvernement, l’association des employeurs et les représentants du syndicat. Lorsque l’heure limite de minuit a sonné, les parties en étaient presque arrivées à une entente. On avait passé le mot aux réseaux locaux de dresser des piquets de grève.
« Les employeurs ne semblaient pas s’attendre à ce que les sections locales du SCFP soient coordonnées à ce point », de dire la représentante du SCFP Connie Credico. Même s’ils avaient été témoins de la ronde intensive de mesures coordonnées qui duraient entre une heure et une demi-journée, les employeurs ne s’attendaient quand même pas à ce que ce groupe, dont bon nombre de membres n’avaient jamais été en grève aupa-ravant, se serre les coudes.

Mais ils l’ont fait. À peu près au même moment où les piquets de grève étaient dressés, un employeur a dit ceci à Mme Credico : « Eh bien!, nous de-vrions pouvoir trouver une solution avant l’heure limite. » Connie Credico a répliqué : « Nous y sommes. Les piquets de grève viennent tout juste d’être dressés. » À partir de ce moment-là, cela a pris environ 12 heures pour terminer la négociation.

Gains importants

Le geste de défi des membres a porté fruit. Les travailleuses et travailleurs ont obtenu un rattrapage pour l’équité salariale et un financement pour compléter le processus d’équité salariale sur les quatre campus, y compris pour les membres à qui on avait déjà refusé l’équité salariale. La protection a été étendue à toutes les personnes membres du SCFP sur le campus, y compris les chargés de cours qui, auparavant, n’avaient droit à aucun avantage social.
Les travailleuses et travailleurs universitaires ont négocié une seule date d’expiration pour le contrat de trois ans et ces personnes s’attendent à conti-nuer à tenir régulièrement leurs réunions trimestrielles d’ici à 2003.

Étant donné le succès de la première ronde de négociation coordonnée, il est fort probable que vous verrez une approche similaire la prochaine fois.

Louise Leclair