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Q. Qu’y a-t-il de mal à privatiser?

R.Il n’y a aucun mal d’avoir recours au secteur privé s’il s’agit d’acheter une paire de chaussettes ou un savon. La privatisation devient un mal si vous traitez nos hôpitaux et notre approvisionnement en eau comme des produits à être vendus pour faire du profit.

La privatisation menace la qualité et la sécurité de nos services publics et elle a pour effet de réduire notre accès à ces services et notre contrôle sur eux. Les contribuables doivent payer davantage pour les services et les collectivités perdent de bons emplois.

Les services que nous recevons aujourd’hui ne sont pas parfaits. Mais nous avons au moins la possibilité de les changer et de les améliorer. Une fois devenus un produit entre les mains des entrepri-ses, nous en perdons le contrôle. Vous n’avez qu’à regarder le système de santé américain. Ou le système d’approvisionnement en eau de la Grande-Bretagne. Les entreprises achèteront les politiciennes et politiciens et embobineront les médias pour protéger leurs vaches à lait, soit nos précieux services.

Q. Mais le secteur privé n’est-il pas moins cher?

R. D’après notre expérience, les économies promises sont un jeu des gobelets. Et si vous lisez les rapports des vérificateurs généraux, vous verrez qu’ils le confirment.

Toutes les économies proviennent d’un personnel réduit qui touche un salaire moindre. Pourtant, comme le personnel de première ligne est éliminé, les salaires des cadres augmentent et les profits croient de sorte qu’en fin de compte la population paie la même chose ou plus pour des services de moindre qualité.

De plus, la privatisation comporte de nombreux coûts cachés. Dès qu’un service est sous-traité, les coûts montent en flèche et ce sont les contribuables qui épongent toute perte alors que les entreprises empochent de bons profits.

Q. Si les gouvernements n’ont pas assez de fonds, pourquoi ne pas faire appel au secteur privé?

R. N’oublions pas que le gouvernement fédéral et la plupart des gouvernements provinciaux ont des surplus. Alors la question n’est pas le manque de fonds. La question est comment ils choisissent de les dépenser, directement, en fournissant des services de qualité ou en privatisant et en augmentant les bénéfices des entreprises.

Il est vrai que les gouvernements municipaux sont à court de liquidité et qu’ils ont à faire face à d’énormes factures d’infrastructure. Les municipalités ont été lourdement frappées par la folie du délestage d’Ottawa aux provinces et aux municipalités et il faut faire quelque chose.

Mais ce n’est pas la privatisation qui permettra de financer adéquatement les services locaux. Au contraire, la privatisation n’entraîne qu’une augmentation de coûts et une perte de contrôle.

Q. Mais on ne peut pas augmenter la dette publique, n’est-ce pas?

R. Lorsque nous bâtissons des écoles, des stations d’épuration ou des routes, il est plus logique de financer ces projets avec des fonds publics au lieu de compter sur des partena-riats douteux avec le secteur privé.

Les gouvernements, même ceux qui sont le plus à court de liquidité, peuvent emprunter de l’argent beaucoup moins cher que les entreprises privées. Et la durée des obligations gouvernementales est normalement beaucoup plus courte. Cela n’a donc pas de sens de payer plus par la voie des ententes de location alors que vous pouvez économiser de l’argent tout en protégeant la propriété publique.

Q.Essayez-vous juste de protéger les emplois?

R. Il n’y a pas de mal à protéger les emplois.

Les bons emplois profitent à toute l’économie, y compris le secteur privé. C’est parti-culièrement vrai dans les petites municipalités et en ce qui concerne les femmes pour qui les emplois du secteur public sont vitaux. Et la po-pulation canadienne le reconnaît. C’est pourquoi les trois quarts des Canadiennes et Canadiens s’inquiètent du fait que la privatisation entraînera la perte de bons emplois dans l’économie locale.

Mais il ne s’agit pas que des emplois. En fait, il s’agit de qui contrôle les services sur lesquels nous comptons. Au bout du compte, la privatisation remplace de bons emplois par des emplois précaires et des services publics de qualité par des vaches à lait prêtes à se faire traire par leurs propriétaires transnationaux. Ce n’est pas là le pays dans lequel les Canadiennes et Canadiens veulent vivre.

Q. Je comprends pourquoi les médecins et les professeurs devraient rester dans le secteur public mais pourquoi ne pas sous-traiter les services d’entretien ménager ou le personnel des cuisines?

R.Lorsque vous travaillez dans un hôpital ou dans une école, vous constatez combien il est important que tout le personnel travaille en équipe. Vous voyez à quel point la qualité d’un service peut se répercuter sur un autre.

Par exemple, dans un hôpital, où tous les jours vous trouvez de nouvelles souches de bactéries résistantes, la qualité de l’entretien ménager peut s’avérer une question de vie ou de mort. Et vous cons-tatez que si les patientes et patients ne reçoivent pas de repas nourrissants frais et appétissants, leur santé en pâtit. Si vous sous-traitez ces services, le taux de roulement du personnel monte en flèche et la qualité et la sécurité sont menacées.

Dans les écoles, vous cons-tatez que si vous sous-traitez l’entretien ménager, là aussi le taux de roulement augmente. Vous vous retrouvez alors avec des étrangères et étrangers qui travaillent dans les écoles et vous remarquez que les tables de la salle à manger sont mal nettoyées, ce qui constitue une menace pour la santé et la sécurité de nos enfants.

Q. Êtes-vous contre toutes les privatisations ou seulement contre certaines?

R. Certaines choses sont mieux faites par le secteur privé et nous reconnaissons ce fait. Mais tout comme nous ne voulons pas que le secteur public vende des chaussettes, nous ne voulons pas que le secteur privé s’occupe des écoles.

Sommes-nous opposés à ce qu’une entreprise de construction privée bâtisse une route ou une école en soustraitance? Non. On a déjà eu recours à des entreprises privées pour les infrastructures publiques et c’est normal.

Seulement, certaines cho-ses ne sont tout simplement pas à vendre. Les écoles. Les hôpitaux. Les services sociaux. Les routes. Les bibliothèques. Le service d’approvisionnement en eau. L’électricité. Ces choses-là ne sont pas à vendre ni à louer. Elles ne sont pas des « centres de profits » gérés comme un Burger King. Dans ces secteurs, oui, nous sommes contre toute forme de privatisation.