Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Les exploitants privs0020qui prennent le contr(le de services autrefois fournis par le secteur public utilisent un arsenal de mesures de rTduction des covts, dont labolition demplois. En quatre ans seulement, soit entre 1992 et 1996, 121 000 emplois du secteur public ont disparu, principalement a cause de la privatisation.

Les bons emplois sont remplacTs par des emplois privatisTs ou sous-traitTs, moins bien rTmunTrTs, sans protection syndicale, avec moins davantages sociaux, souvent a temps partiel, temporaires ou occasionnels. LTlimination des bons emplois limite lapport des travailleuses et travailleurs a lTconomie et entraene la perte de services prTcieux pour les collectivitTs. Les remous crTTs par la disparition de services et la dTvaluation des emplois prennent rapidement de la force, se transformant en vagues dTferlantes qui dTstabilisent les collectivitTs et les Tconomies.

Les bons emplois ont beaucoup de poids auprFs de lopinion publique. Selon un sondage Vector rTalisT en 1997, ce sont les bons emplois dans la collectivitT+ qui sont jugTs les plus importants lorsquil est question de services publics et la moitiT des rTpondantes et rTpondants en font leur prioritT. Lobligation de rendre compte et la qualitT suivaient de prFs dans les avantages importants des services publics.

La disparition demplois du secteur public Tbranle la sTcuritT des familles et des personnes touchTes. En effet, la trFs grande majoritT des travailleuses et travailleurs du secteur public sont syndiquTs ; par consTquent, ils ont de bons salaires, jouissent de la sTcuritT demploi, ont droit a des congTs de maladie de mOme qua des rTgimes de retraite, dassurance-santT et de soins dentaires obtenus par la nTgociation collective. De plus, les employeurs du secteur public se prToccupent beaucoup plus que ceux du secteur privT de la santT et de la sTcuritT professionnelles, de lTgalitT en matiFre demploi et de lTquitT salariale.

Les travailleuses et travailleurs TliminTs lors du transfert dun service public au secteur privT risquent de devoir se contenter de normes nettement infTrieures, car seuls quelque 28 pour cent des travailleuses et travailleurs du secteur privT sont syndiquTs. Dans les cas o les droits de lemployeur successeur exigent que les emplois privatisTs demeurent syndiquTs, la protection et les avantages sociaux peuvent disparaetre car les entreprises cherchent a obtenir dautres conventions collectives lors de rondes de nTgociation ultTrieures. Le recours aux appels doffres+ est une autre tactique pour faire baisser les salaires des syndiquTes et syndiquTs, car les travailleuses et travailleurs sont obligTs de rTviser a la baisse leurs propres conventions collectives dans des guerres de prix autodestructrices. Lorsquelles prTsentent leurs arguments en faveur dune privatisation, les entreprises peuvent sembler ouvertes au respect du contrat signT avec les syndicats pour calmer lopposition des travailleuses et travailleurs. En effet, la dTvaluation des salaires et des avantages sociaux des employeurs commence uniquement au moment o lentreprise prend vraiment possession des installations, de la cave au grenier.

La perte de bons emplois du secteur public a des consTquences dTsastreuses pour les familles qui tentent de joindre les deux bouts. En effet, le salaire horaire moyen est bien infTrieur dans le secteur privT ? 13,85 $ lheure comparativement a 19,38 $ pour les travailleuses et travailleurs du secteur public. Par contre, la rTmunTration des cadres du secteur privT (sans compter les prTsidents et les chefs de la direction) dTpasse de beaucoup les salaires de la haute direction de la fonction publique.

LinsTcuritT, les inTgalitTs croissantes et laugmentation de la pauvretT remplacent la stabilitT Tconomique et sociale associTe aux bons emplois. + cause de la privatisation de services publics, les collectivitTs perdent les services qui les font vivre. Les refuges, les h(pitaux, les foyers collectifs, les Ttablissements de soins prolongTs, les soins a lenfance et lTducation, les logements a loyers modiques et les systFmes de transport sont tous en dTcroissance, a une Tpoque o les besoins des collectivitTs en crise sont a la hausse.

Les membres du personnel qui restent sur place aprFs la privatisation dun service ont une tGche difficile. DTja poussTs dans leurs derniers retranchements, ils subissent un stress accru en tentant de maintenir les services avec moins dheures de travail, moins de financement et plus de besoins. Leurs conditions de travail peuvent changer considTrablement avec la rTduction des salaires, du nombre dheures et des avantages sociaux. Ces facteurs entraenent une augmentation des blessures au travail et de la violence alimentTe par le stress.

Les emplois qui ne sont pas TliminTs dFs la privatisation dun service peuvent disparaetre peu a peu, par lattrition. MOme si elle est beaucoup plus facile a accepter que la suppression demplois quoccupent les travailleuses et travailleurs, lattrition agresse toute une gTnTration, laissant les jeunes sans espoir demploi a lavenir. Les jeunes ne peuvent plus se tourner vers le secteur public pour y obtenir un emploi a mesure que les travailleuses et travailleurs plus GgTs prennent leur retraite ; en effet, les jeunes a la recherche dun emploi doivent maintenant faire concurrence a des travailleuses et travailleurs plus GgTs qui ont TtT dTplacTs et qui possFdent beaucoup plus dexpTrience pour occuper des emplois qui Ttaient autrefois rTservTs a des dTbutants.

+tant donnT un taux de ch(mage constamment au-dessus de la moyenne nationale et le fait que la vaste majoritT des jeunes travaillent dTja dans le secteur privT, la perte de laccFs aux emplois du secteur public naugure rien de bon pour nos jeunes. Les dipl(mTs terminent leurs Ttudes post-secondaires avec un endettement plus fort que jamais et on leur offre des salaires de plus en plus faibles. Statistique Canada rTvFle quen 1997, le revenu moyen dun dipl(mT universitaire de premier cycle qui travaille a plein temps deux ans aprFs lobtention de son dipl(me sTtablissait a 32 000 $, comparativement a 48 000 $ en 1995. Quant aux salaires des dipl(mTs du collTgial, ils sTlevaient a 26 000 $ en 1997, comparativement a 30 000 $ en 1995. Et de plus en plus de dipl(mTs peuvent uniquement trouver du travail a temps partiel. Les collectivitTs vont dTpTrir, a mesure que les jeunes familles iront ailleurs, a la recherche de travail.

Les services publics sont souvent vendus a des multinationales qui achFtent des fournitures et des services a lextTrieur de la collectivitT. AprFs avoir achetT les services dalimentation des h(pitaux de Winnipeg, la Urban Shared Services Corporation, gTrTe par Aramark, a prTvu acheter et prTparer les aliments a lextTrieur de la province. AprFs avoir analysT ce plan, Statistique Canada a prTdit que la sous-traitance de seulement la moitiT des achats et de la prTparation des aliments ferait perdre au Manitoba plus de 350 emplois dici lan 2000 et rTduirait le PIB de la province de 4,55 millions de dollars. Les chercheurs ont aussi Ttabli des projections sur les licenciements qui rTsulteraient de la centralisation et de la sous-traitance: lTconomie manitobaine perdrait 4,66 millions de dollars en salaires. Les incidences de cette mesure entraeneraient lTlimination dun plus grand nombre demplois, dont beaucoup dans le secteur privT.

La sous-traitance entraene toujours des diminutions demplois et des rTductions de salaires qui nuisent a toute la collectivitT. Le ch(mage augmente (directement dans le secteur public et indirectement dans le secteur privT), ce qui fait grimper le covt des services sociaux. + cause de la perte de salaires, les gens ont moins dargent pour acheter dans les magasins de la localitT et moins dargent a investir dans le logement ou les activitTs rTcrTatives. Lorsque lentrepreneur est installT a lextTrieur de la ville, a lextTrieur de la province ou dans un autre pays, largent est retirT de lTconomie locale.

MalgrT ces sombres prTdictions, la USSC a commencT ses activitTs lTtT dernier. MOme sil est trop t(t pour Tvaluer les rTsultats Tconomiques, les rTpercussions sur la qualitT des aliments ont TtT immTdiates. MalgrT les efforts des travailleuses et travailleurs qui ont cherchT a maintenir des normes TlevTes, le nouveau systFme de rTchauffement des aliments entraene inTvitablement une diminution de la qualitT. Les mTdias font Ttat dune insatisfaction gTnTrale des patients depuis le dTbut des activitTs du nouvel Ttablissement. Le prTsident de la USSC a dTclarT au Winnipeg Sun que lentreprise avait retu entre 650 et 700 appels de personnes dTplorant la mauvaise qualitT des aliments. Et un sondage effectuT auprFs des malades dun des h(pitaux desservis par lentreprise a permis dTtablir que la majoritT dentre eux avaient perdu entre un et 13 kilogrammes pendant le mois suivant ladoption du systFme de rTchauffement des aliments.

Les impTratifs Tconomiques auxquels sont soumises les entreprises privTes exigent souvent la restructuration arbitraire de services publics qui ont TtT crTTs et ont TvoluT pendant des dTcennies. Selon les circonstances, les services sont soit rTgionalisTs pour faciliter leur prise de contr(le ou divisTs en petits morceaux pour faciliter leur digestion+ par lentreprise ? une tactique qui vise a Tviter de provoquer lopinion publique qui se mTfie des monopoles privTs. Dans un cas comme dans lautre, la restructuration liTe a une prise de contr(le par une entreprise privTe nest pas menTe pour servir lintTrOt public ou amTliorer un service public.

La rTorganisation qui accompagne la privatisation de services peut isoler davantage des collectivitTs rurales qui luttent dTja pour maintenir un rTseau de soutien, ce qui prive les rTsidentes et rTsidents dune structure communautaire essentielle au bon fonctionnement des petites villes et des villages. Tout, de la location dTcoles a crTdit-bail a laccFs a laide sociale, est soumis aux diktats des propriTtaires privTs qui favorisent lefficacitT de services rationalisTs au dTtriment des principes de laccFs Tquitable. Et ces propriTtaires ne seront pas de petits entrepreneurs de chez nous, mais des visiteurs transnationaux de passage qui nont aucune racine dans la collectivitT. Quil sagisse dTcoles situTes prFs des projets de dTveloppement immobiliers du promoteur, de patinoires offrant moins dheures de patinage libre ou de cours, de centres communautaires annulant les programmes aprFs les heures de classe ou dune multinationale exploitant le foyer collectif local, les dTcisions sont prises par des propriTtaires dentreprise qui connaissent mal les problFmes locaux et les besoins de la collectivitT ou sen prToccupent peu.

+ cause de la privatisation, les rTsidentes et rTsidents perdront le droit de participer au fatonnement du rTseau de services qui crTe une collectivitT dynamique. Prenons par exemple le cas de la bibliothFque publique de la ville de Richmond, en Colombie-Britannique ; une sociTtT privTe qui vend des livres gFre les achats et le traitement des livres. Dans le cadre de ce systFme, les bibliothTcaires et les usagers de la bibliothFque nont pas grand-chose a dire sur les livres qui aboutissent sur les tablettes. La sociTtT achFte des livres daprFs les tirages, ce qui donne uniquement une image partielle de la faton dont les usagers des bibliothFques utilisent les documents qui sy trouvent. Puisque les livres sont achetTs et traitTs a lavance, les bibliothTcaires ne savent plus ce que contient leur collection et ils ont beaucoup de difficultT a servir leurs lecteurs.

La perte de contr(le de la collectivitT va beaucoup plus loin que la bibliothFque. En effet, la gestion communautaire et la dTmocratie locale sont retirTes des mains des citoyennes et citoyens et des services qui rTpondent aux besoins de la population sont remplacTs par des projets entiFrement indTpendants du peuple, dirigTs par des entreprises dont le siFge social est bien loin de la collectivitT. La responsabilitT est maintenant assimilTe a la satisfaction des besoins des actionnaires et non de ceux de la collectivitT. Les axes de responsabilitT sont remplacTs par des lignes 1-800 situTes a des milliers de kilomFtres de la collectivitT. Les rTactions aux plaintes des citoyennes et citoyens ou a leurs prToccupations en matiFre de sTcuritT sont reportTes, dTtournTes ou annulTes.

Des Ttudes comme celle qui a analysT la sous-traitance a Winnipeg contiennent des donnTes qui passent gTnTralement inapertues lors de la privatisation de services publics. Mais ces chiffres devraient alerter toute la population du pays et faire comprendre aux citoyennes et citoyens que lon sacrifie leur collectivitT et leur Tconomie locale au profit de lTconomie mondiale et de profits records. Les prTdateurs de la privatisation viennent mettre la main sur des services communautaires prTcieux et jettent le reste, laissant derriFre eux les coquilles vides de villes et dTconomies autrefois prospFres ? et des travailleuses et travailleurs sur le carreau.

Rapport annuel sur la privatisation - Menu