Le SCFP s’inquiète grandement de l’avenir des programmes sociaux au Canada, alors que le gouvernement conservateur de Stephen Harper souhaite faire plus de place au secteur privé dans ce domaine. Le syndicat réclame une discussion publique franche sur le recours aux modèles d’affaires à but lucratif dans le financement et la prestation de services sociaux publics.

En novembre 2012, la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences (RHDCC), Diane Finlay, annonçait que le gouvernement conservateur était à la recherche d’idées afin d’inclure le financement privé dans les initiatives sociales et environnementales. Cette approche, qu’on appelle modèle de financement social ou obligation à impact social, permet aux sociétés privées de tirer profit du financement de programmes sociaux privatisés aux frais de l’État. La ministre a invité les promoteurs de projets de finance sociale à soumettre leurs concepts par le truchement d’un questionnaire en ligne.

Malheureusement, la démarche établie par le gouvernement permet ni de critiquer le modèle de financement social ni de proposer d’autres pistes. Le SCFP a choisi de présenter ces commentaires dans un exposé à RHDCC, au lieu de se restreindre au questionnaire en ligne.

Dans son document, le SCFP souligne plusieurs problèmes importants inhérents au modèle de financement social diagnostiqués à travers le monde, particulièrement en ce qui a trait à la viabilité économique, à l’équité et aux risques de ce modèle.

Parmi les autres enjeux soulevés par le SCFP, on compte : l’utilisation de modèles d’affaires à but lucratif pour offrir des programmes sociaux aux gens qui en ont le plus besoin; la promotion du profit sur le dos des problèmes sociaux; enfin, le danger de remplacer des programmes publics stables depuis longtemps par des initiatives visant un profit à court terme.

Le SCFP croit que ces préoccupations justifient la tenue de consultations plus larges. Les membres du SCFP, plusieurs travaillant quotidiennement auprès de personnes aux prises avec des problèmes sociaux, sont en mesure d’aider les gouvernements à améliorer la prestation des programmes sociaux.