Depuis nombre d’années, le SCFP a été un chef de file dans la lutte pour un programme national de garderies. Malgré les promesses des nouveaux gouvernements, le Canada n’a toujours pas de stratégie nationale.

Quelque 70 pour cent des femmes qui ont de jeunes enfants travaillent à l’extérieur de la maison. Pour nombre de ces familles, le manque de garderies de qualité à prix abordable est une importante source de stress qui fait qu’il est difficile, voire même impossible, d’équilibrer responsabilités professionnelles et responsabilités familiales.

Les données provenant des conventions collectives canadiennes montrent que nous avons encore beaucoup à faire pour satisfaire les besoins des familles travailleuses. Il est étonnant de constater que la majorité des conventions collectives d’importance qui couvrent plus de 500 travailleuses et travailleurs n’ont aucune disposition sur les services de garde d’enfants. En 1998, 94,2 pour cent des travailleuses et travailleurs couverts par une convention d’importance n’avaient aucune disposition sur les services de garde d’enfants*. En fait, environ 10 pour cent seulement des enfants canadiens âgés de 12 ans et moins ont accès à des garderies réglementées.

Pour quelle raison la négociation des services de garde d’enfants est-elle importante? Pour quelle raison votre section locale du SCFP devrait-elle inclure les services de garde d’enfants dans son programme de négociation? Les raisons sont convaincantes :

  • Négocier les services de garde d’enfants c’est faire avancer la question de l’égalité des femmes. Cela permet aux mères qui veulent travailler d’entrer sur le marché du travail. Cela donne aux femmes la liberté de rester au travail une fois qu’elles sont embauchées.
  • Négocier les services de garde d’enfants c’est réduire la pauvreté. Cela permet aux mères célibataires de travailler et de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.
  • Négocier les services de garde d’enfants c’est aider à équilibrer obligations professionnelles et obligations familiales. Les travailleuses, plus que les hommes, sont responsables des soins à donner aux enfants et aux aînés sans compter l’obligation de voir aux tâches domestiques comme le ménage, le blanchissage et la préparation des repas. L’accès à des garderies de qualité à prix abordable aide les mères qui travaillent à équilibrer ces obligations professionnelles et familiales qui se font concurrence.
  • Négocier les services de garde d’enfants c’est fournir ce qui est le mieux à nos enfants. La recherche montre que des programmes de garderie réglementés, de qualité, aident au développement sain des jeunes enfants, y compris leur développement intellectuel.

L’équipe de négociation de votre section locale devra examiner soigneusement les besoins de vos membres en termes de services de garde avant de décider de la voie à suivre. Vous pouvez vouloir négocier la création d’une garderie sur les lieux de travail ou l’octroi de subventions pour les services de garde ou d’une aide financière pour les parents. Les comités mixtes devront analyser les besoins et discuter des solutions possibles qui peuvent être négociées. Les sections locales peuvent négocier des caisses patronales pour aider les familles qui ont des enfants ayant un handicap. On peut aussi négocier les dépenses pour les membres qui doivent travailler en dehors des heures régulières de travail.

Négocier les services de garde d’enfants est avantageux pour les mères qui travaillent, les enfants, les familles entières, notre syndicat et nos milieux de travail. Cela permet aux travailleuses d’avoir la liberté de contribuer au marché du travail, à la société et d’avoir la capacité de subvenir à leurs besoins ainsi qu’aux besoins de leur famille. Négocier les services de garde d’enfants a du sens. Incluez ce point au programme de négociation de votre section locale.