Kimalee Phillip, agente en équité à la section locale 1281, est partie pour le Ghana en janvier 2015. Elle allait y passer cinq semaines à titre d’innovatrice en développe-ment de programmes pour le compte de Youth Challenge International, un organisme sans but lucratif torontois qui envoit de jeunes volontaires dans divers endroits du monde pour mener et soutenir des initiatives en lien avec l’éducation, le développement organisationnel et la santé et le bien-être des populations.

Le Ghana se trouve en Afrique de l’Ouest. Avant la colonisation européenne, on l’appelait la Côte de l’Or. Mme Phillip était heureuse d’avoir la possibilité de retourner sur la terre de ses ancêtres. Sa mission était double : créer une stratégie de financement pour un organisme du nom d’Enactus et travailler comme formatrice en développement des programmes et des compétences au YMCA d’Accra.

Elle a beaucoup appris pendant son séjour. « Notre présence est toujours politique », a-t-elle résumé. Sa participation à un organisme international de bienfaisance dans un pays pauvre lui a fourni l’occasion de réfléchir aux répercussions, sur les populations et les sociétés, de l’aide au développement provenant des pays riches.

« Par exemple, le choix du vocabulaire est parfois politique. Au Ghana, j’ai compris que, pour certaines personnes, on parlait d’immi-grants et, pour d’autres, d’expatriés. Un expatrié, c’est quiconque vit à l’extérieur de son pays natal ou qui s’installe à l’étranger, mais on appliquait ce terme principalement aux Blancs. Ce critère sert à distinguer les gens qui ont leur place au pays, selon la couleur de la peau ou la classe et le statut sociaux », a-t-elle dit.

Le Ghana vit une crise de l’électricité et du carburant. On y manque de courant parfois de 12 à 24 heures par jour. Selon Kimalee Phillip, son séjour au Ghana l’a poussé à réévaluer l’utilité de sa présence et de celle des nombreux organismes internationaux de bienfaisance dans l’amélioration des disparités socioéconomiques.

« Le Ghana m’accueillera toujours. Les Ghanéens ont l’esprit ouvert; ils accueillent tout le monde. Mais il faut comprendre que les systèmes politiques et économiques mondiaux de prédation et d’exploitation qui se cachent sous le manteau de programmes de développement bien intentionnés alimentent, malgré eux, les inégalités mondiales. Et les paradigmes de développement au Ghana n’échappent pas à cette règle », a-t-elle conclu.