Nous apprenons que le gouvernement a adopté un décret pour renflouer les caisses de retraite des élus municipaux, alors qu’il avait précédemment légiféré pour réduire les régimes de retraite des employés des municipalités, sous prétexte d’en assurer la pérennité. Donc, le Regroupement des retraités cols bleus de la ville de Montréal se tourne vers le maire Denis Coderre pour lui demander de faire la bonne chose et de respecter le contrat signé entre la Ville et ses travailleurs retraités.

Dans une lettre adressée au maire de Montréal, le Regroupement lui demande d’opter pour le maintien de l’indexation des rentes des retraités, comme le lui permet la Loi 15, et, par le fait même, de ne pas fragiliser le bien-être de milliers de personnes qui ont fait carrière en servant les citoyens de Montréal.

« Nous vous demandons de respecter ces engagements, à l’instar de plusieurs autres municipalités, dont la Ville de Gatineau. Alors que nous sommes à la retraite et qu’il est trop tard pour nous de décider de prolonger nos années de service, suspendre l’indexation des retraités serait, de la part du maire, une décision injuste, immorale et à notre avis, illégale. Cette décision nous ferait subir un appauvrissement non prévisible », plaident les retraités au moment même où les municipalités s’apprêtent, par l’effet d’un décret gouvernemental, à prendre totalement à la charge des contribuables le Régime de retraite des élus municipaux (RREM) qui, dès 2017, ne pourra plus rencontrer ses obligations.

La retraite en or du col bleu de Montréal est un mythe. Selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) un nombre alarmant des retraités cols bleus et de leurs conjoint(e)s survivant(e)s sont en dessous du seuil de la pauvreté.

La lettre au maire rappelle aussi l’histoire de l’indexation des retraites à la Ville de Montréal et son importance pour les anciens salariés. « Lorsque nous étions encore à l’emploi de la Ville, nous avons fait le choix collectif et prudent de protéger notre pouvoir d’achat durant notre retraite au lieu de viser une rente plus élevée dès le départ à la retraite, ce choix doit être respecté », d’expliquer les retraités.

Comptant plus de 110 000 membres au Québec, le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit 31 900 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les affaires sociales, les communications, l’éducation, les universités, l’énergie, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et urbain, ainsi que le secteur mixte.