La consultation provinciale sur les soins aux personnes atteintes de démence annoncée hier par le gouvernement ontarien « paraît bien sur papier, mais ce n’est rien de plus qu’une autre tactique d’évitement pour reporter à plus tard les mesures concrètes dont ont besoin des milliers de pensionnaires en soins de longue durée (SLD) et de patients en soins à domicile qui souffrent de démence. Ces gens ont besoin de plus de soins dès maintenant. » C’est l’opinion qu’ont exprimée les infirmières auxiliaires autorisées (IAA) et les préposés aux services de soutien à la personne (PSSP) réunis cette semaine en conférence annuelle à London.

Dans les établissements de soins de longue durée ontariens, près de 7 pensionnaires sur 10 présentent une quelconque forme de troubles cognitifs ; ils sont des milliers à être atteints de démence.

« Ces pensionnaires n’ont pas besoin d’une autre ronde de discussions, affirme Amanda Farrow-Giroux, une IAA de North Bay. Ils ont besoin que le provincial adopte tout de suite une norme de soins quotidiens. » Mme Farrow-Giroux était l’une des 250 participantes à la conférence des travailleurs de la santé du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui se déroulait à London. Aujourd’hui, les délégués ont demandé aux partis politiques ontariens de mettre la partisanerie de côté et de soutenir le projet de loi d’initiative privée 188 sur le temps alloué aux soins, présenté le printemps dernier.

Plusieurs études universitaires démontrent qu’il faut rehausser le niveau de soins aux pensionnaires des foyers de soins infirmiers, chose qui profiterait particulièrement aux pensionnaires atteints de démence. Le personnel de première ligne et les proches des pensionnaires réclament depuis longtemps l’adoption d’une norme provinciale de quatre heures de soins par jour.

« Les Libéraux provinciaux avaient promis d’adopter cette norme à leur arrivée au pouvoir en 2003, rappelle la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick. Depuis, c’est le silence total ou presque, de leur part, dans ce dossier, alors qu’une amélioration du niveau de soins serait énormément bénéfique à ce type de pensionnaires. En refusant de hausser le niveau de soins à ce que nous jugeons être le strict minimum, les Libéraux privent les pensionnaires de soins décents. »

La consultation stratégique sur la démence se concentrera, entre autres, sur les soins à domicile. Le SCFP presse constamment le ministre de la Santé de réinvestir dans les soins hospitaliers, particulièrement dans les soins aux personnes âgées souffrant de maladies chroniques, dans le but de « réparer le non-système de soins à domicile privatisés, souligne le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) du SCFP, Michael Hurley. Ce pseudo-système bancal repose sur les salaires de misère et les horaires précaires d’une main-d’œuvre exploitée et essentiellement féminine. Il faut s’en défaire. »