HAMILTON, Ontario – Les infirmières auxiliaires autorisées (IAA) de Hamilton demandent au gouvernement provincial et aux députés provinciaux de la région de lutter contre les attaques croissantes et omniprésentes des patients contre les infirmières et infirmiers. Après avoir participé récemment à une conférence sur la violence dans le secteur de la santé, elles veulent des lois pour mieux les protéger par des poursuites en vertu du Code criminel contre les patients violents ainsi que des dénonciations exécutoires et des mesures de protection contre les représailles pour les infirmières « assez braves » pour signaler les incidents violents.
Statistique Canada a déclaré que 47 % des infirmières auxiliaires autorisées ont été agressées physiquement par un patient ou par un membre de sa famille au cours de la dernière année. Les 150 infirmières auxiliaires autorisées de tout l’Ontario qui ont participé à la conférence sur la violence tenue à Kingston la semaine dernière ont déclaré avoir été agressées au travail. Elles ont également convenu qu’en raison du manque de personnel dans les hôpitaux et les foyers de soins de longue durée (par suite du financement trop faible du gouvernement provincial), elles sont vulnérables face aux attaques des patients.
« Les effectifs sont faibles, et la charge de travail des infirmières est trop élevée. De plus, les hôpitaux ne remplacent pas les infirmières malades. Il y a moins de personnel pour s’occuper des patients agressifs », a déclaré Linda Clayborne, infirmière psychiatrique médico-légale de Hamilton et membre de l’exécutif de la section locale 786 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). La violence a des effets à long terme sur les infirmières, bien au-delà de la commotion cérébrale ou des fractures. Les effets psychologiques prennent beaucoup de temps à guérir. Dans certains cas, les lésions subies sont si profondes que la victime ne peut jamais revenir aux soins infirmiers », a-t-elle ajouté.
Les données de 2007 et 2008 démontrent que les hôpitaux de l’Ontario ont fourni 3,6 moins d’heures de soins infirmiers que la moyenne des hôpitaux canadiens. En 2012, les heures de soins infirmiers ont été encore réduites de 2,1 heures. L’Ontario dépense 353 $ de moins par citoyen pour les soins de courte durée que toute autre province.
Au cours des dernières semaines, plusieurs infirmières de Hamilton travaillant en milieu hospitalier ont été sauvagement attaquées par des patients. Elles ont été gravement blessées. Dans l’un de ces cas, des infirmières ont été frappées à coups de poing à la tête à plusieurs reprises, et l’une d’elles a perdu connaissance après avoir été projetée contre un mur. Il n’y a pas que les infirmières de Hamilton qui subissent des attaques. Récemment, des infirmières de Cornwall, North Bay et Kingston ont subi de graves blessures lorsqu’elles ont été attaquées par des patients. Dans l’un de ces cas, une infirmière a été battue avec un tuyau de plomb jusqu’à ce qu’elle perde connaissance.
« Dans la culture systémique du secteur de la santé, la violence fait partie du travail. Les infirmières sont souvent critiquées pour les voies de fait dont elles sont victimes. Celles qui ont le courage de déclarer de violentes attaques font souvent face à des représailles de la part de l’employeur. Les incidents de violence sont donc sous-déclarés. Les infirmières s’attendent à ce que le gouvernement de l’Ontario prenne rapidement des mesures pour mieux les protéger au travail », a déclaré Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO/SCFP).
En plus d’une intervention du gouvernement provincial, des infirmières à la conférence de Kingston ont déclaré qu’elles veulent que les employeurs collaborent avec elles pour mettre fin aux attaques violentes et pour rendre les hôpitaux et les foyers de soins de longue durée plus sécuritaires, tant pour le personnel que pour les patients.
Renseignements :
Michael Hurley
Président, Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO/SCFP)
416-884-0770
Linda Clayborne
Section locale 786 du SCFP
905-516-9817
Stella Yeadon
Communications du SCFP
416-559-9300