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Kingston, Ont. — Les 150 infirmières auxiliaires autorisées (IAA) qui sont venues des quatre coins de l’Ontario, cette semaine, pour participer à une conférence sur la violence ont dit avoir été agressées au travail. De plus, elles affirment que les gouvernements fédéral et provinciaux, en concentrant leurs nouvelles dépenses dans les infrastructures plutôt que dans les ressources humaines, font preuve d’un parti-pris sexiste qui les vulnérabilise.

Ces derniers temps, des infirmières de Hamilton, Cornwall, North Bay et Kingston ont été blessées gravement par des patients. Dans un cas, on a frappé des infirmières à la tête à plusieurs reprises ; l’une d’elles a perdu conscience après avoir été lancée contre un mur. Dans un autre cas, on a battu une infirmière avec une barre de fer jusqu’à ce qu’elle s’effondre, inconsciente.

« Dans les hôpitaux, on ne remplace plus les infirmières malades et on réduit la dose des médicaments administrés aux patients, explique Linda Clayborne, infirmière en psychiatrie médico-légale à Hamilton. En outre, il y a moins d’employés pour contrôler les patients agressifs. La violence a des effets à long terme sur les infirmières, des effets qui vont bien au-delà des commotions cérébrales et des côtes cassées. Elle laisse des blessures psychologiques qui prennent beaucoup de temps à guérir. Dans certains cas, les blessures sont si graves que la victime ne reprendra jamais son poste d’infirmière. »

Dans les unités de psychiatrie médico-légale et les unités à sécurité moyenne des hôpitaux, où les patients proviennent des prisons de la région, les membres du personnel, en nombre insuffisant, sont des « cibles faciles pour la violence ». Dans cette clientèle, nombreux sont les patients jeunes, forts et agressifs. Or, les infirmières se font dire que « la violence fait partie de leur travail, ajoute Sue McIntyre, IAA en psychiatrie à North Bay. Souvent, l’employeur rejette la responsabilité des attaques contre les infirmières directement sur celles-ci. Ou encore les cadres vont nous remercier de nous être sacrifiés pour l’équipe. Si on signale un cas de violence et qu’on réclame de meilleures mesures de sécurité, on s’expose souvent à des représailles. »

Les données de 2007-2008 montrent que les hôpitaux ontariens ont fourni 3,6 heures de soins infirmiers de moins que la moyenne canadienne. En 2012, on avait retranché 2,1 heures de plus. L’Ontario dépense 353 $ de moins, par habitant, en soins actifs que les autres provinces.

Les infirmières composent au quotidien avec des comportements violents à divers degrés de la part des pensionnaires atteints de démence des unités de soins de longue durée, selon Bonnie Soucie, IAA en soins de longue durée dans la région d’Ottawa.

« Les infirmières demandent au gouvernement ontarien d’adopter rapidement des mesures pour mieux les protéger au travail », affirme Helen Fetterly, IAA et secrétaire-trésorière du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (SCFP). Voici ces mesures selon elle :

  • rehausser le financement et la dotation en personnel des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée afin de rattraper la moyenne canadienne ;
  • légiférer pour protéger les travailleurs de la santé contre la violence ;
  • offrir aux travailleurs de la santé le droit de refuser un travail dangereux, droit dont disposent les autres employés du secteur public ;
  • poursuivre au criminel les patients et les proches qui commettent des actes de violence contre le personnel ;
  • accuser de complicité les gestionnaires qui créent un environnement de travail qui permet la violence envers le personnel ;
  • rembourser adéquatement les frais des services psychologiques et de santé des travailleurs victimes de violence ;
  • améliorer la sécurité dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée en fournissant des alarmes, d’autres protections et du personnel additionnel.

Pour en savoir plus, contactez :

Stella Yeadon, service des communications du SCFP, 416-559-9300

Helen Fetterly : 613-551-0688

Linda Clayborne : 905-516 9817