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VANCOUVER – Vendredi, le défenseur des droits internationaux bien connu Stephen Lewis a ravi les délégués avec un discours enflammé dans lequel il a démoli les Conservateurs de Harper et encensé le SCFP-C.-B. pour son militantisme social progressiste.

M. Lewis, connu pour sa verve, a commencé son allocution en ces termes : « J’adore l’exubérance des foules syndicales. Si seulement le reste de la population pouvait ressentir toute l’intelligence, le jugement et l’intensité qui règnent lorsque vous débattez d’enjeux importants, ce serait un élixir pour tout le pays. »

Sur la question de l’action politique, M. Lewis a affirmé qu’il y a une leçon à tirer du succès inattendu du NPD en Alberta : « Les gains que nous sommes sur le point de faire en Alberta mardi prochain en disent beaucoup sur l’idiotie du vote stratégique. C’est en votant selon ses principes et ses convictions qu’on peut élire un gouvernement progressiste. »

Utiliser chaque instant pour battre Harper

M. Lewis a été cinglant à propos du gouvernement conservateur de Stephen Harper : « Au Canada, nous n’avons jamais connu de gouvernement aussi rétrograde, réactionnaire, fossilisé que l’actuel », a-t-il lancé avant de décrire la concentration sans précédent du pouvoir dans le bureau du premier ministre comme « une forme de narcissisme autocratique hors de contrôle ».

M. Lewis a énuméré une longue liste d’atteintes au tissu social canadien perpétrées par le régime Harper. Le gouvernement Harper est une catastrophe, qu’on pense à « l’abonimable » assaut contre les libertés civiques que constitue le projet de loi 41, à la manière dont il s’en est pris aux ONG qui le critiquaient (« en recourant à l’étranglement par voie de vérification pour mettre fin à la dissidence »), ou encore à sa lutte contre la négociation collective libre.

« Nous n’avions jamais eu de gouvernement qui refuse de mettre sur pied une commission d’enquête sur la disparition ou l’assassinat de plus d’un millier de femmes autochtones, a-t-il dit. Il faut bien comprendre la situation : ce n’est pas qu’une aberration idéologique, c’est du racisme. Il faut bien appeler la chose par son nom. » Quant à la politique du gouvernement Harper sur les changements climatiques, a-t-il ajouté, elle est devenue une honte à l’échelle mondiale, tout comme la manière dot ce gouvernement malmène notre réputation de gardien de la paix.

« De toute notre histoire, nous n’avons jamais eu un gouvernement canadien incapable d’obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, a-t-il poursuivi. Qui l’a remporté à notre place? Le Portugal. Pourtant, il ne s’agissait pas d’un match de soccer. »

« D’ici au 19 octobre, nous devrions consacrer chaque instant à battre Stephen Harper et à élire un gouvernement néo-démocrate. »

La solidarité internationale change les choses

Puis, M. Lewis a parlé du soutien financier et de la solidarité qu’apporte le SCFP-C.-B. à la fondation qui porte son nom. Depuis dix ans, par l’entremise du Colleen Jordan Humanity Fund, le SCFP-C.-B. soutient les efforts de lutte au VIH-sida de l’organisation de M. Lewis. En Afrique, 20 millions de personnes se débattent encore avec cette maladie. Selon M. Lewis, l’appui du mouvement ouvrier est d’autant plus important aujourd’hui que les grands donateurs gouvernementaux de l’Occident ont réduit leur participation, particulièrement dans l’après-crise de 2008.

Il a aussi remercié le syndicat pour l’aide qu’il apporte à AIDS-Free World, un organisme international de défense qu’il a cofondé en 2007 et qui se fonde sur une analyse féministe et la prémisse voulant que « la lutte pour l’équité des sexes soit la lutte la plus importante au monde ». Il a raconté que la contribution du syndicat a permis à AIDS-Free World de faire pression pour obtenir la mise sur pied de l’organisme ONU Femmes et l’ouverture de poursuites pour crime contre l’humanité dans le dossier des viols collectifs au Zimbabwe, de faire de la sensibilisation aux LGBT dans les Caraïbes et de convaincre l’Organisation internationale du travail de considérer le mariage d’enfants comme une forme de main-d’œuvre enfantine.

M. Lewis, dans un moment très émouvant, a condamné le manque d’ascendant moral de l’ONU qui n’a pas su réagir à un rapport selon lequel des Casques bleus français ont commis des agressions sexuelles sur des enfants en République centrafricaine. AIDS-Free World a transmis ce rapport au journal The Guardian qui en a parlé dans son édition de mercredi.

« Vous rendez nos efforts possibles, a-t-il dit aux congressistes. Votre appui est si exemplaire que je pourrais léviter en votre présence. Laissez-moi vous remercier profondément et en toute sincérité : nous sommes très reconnaissants pour tout ce que vous faites pour nous. »