Le président du SCFP-Terre-Neuve-et-Labrador, Wayne Lucas, a réagi au dépôt du budget provincial en ces termes : « Le budget de la ministre des Finances Cathy Bennett supprime des centaines d’emplois en plus de déséquilibrer le régime fiscal. La ministre a raté une belle occasion de dynamiser notre économie. »

Le gouvernement aurait pu investir dans les garderies, entre autres, pour faire croître l’économie de la province, selon M. Lucas : « Au lieu de suivre l’exemple de son homologue fédéral, qui admet que la bonne approche consiste à investir dans l’économie par le biais d’un déficit stratégique, le gouvernement Ball a opté pour des coupes mal avisées dans les services et les emplois. Partout dans le monde, on constate qu’on n’obtient pas de la croissance et du progrès en faisant de telles coupes. »

La ministre aurait pu consacrer son budget à l’érection d’un régime fiscal plus équitable, au lieu de quoi elle va chercher des revenus supplémentaires en adoptant des mesures régressives. « En vertu de la taxe temporaire pour la réduction du déficit, un millionnaire paie 900 $ et une personne qui gagne 50 000 $ en paie 600 $, s’étonne M. Lucas. En quoi est-ce équitable ? »

« Les suppressions d’emplois sont profitables uniquement à très court terme, poursuit-il, sans oublier qu’en agissant ainsi, le gouvernement rompt une promesse électorale qui remonte à quelques mois seulement. Cette mesure frappe les jeunes tout particulièrement. Ce n’est pas ce qu’on appelle investir dans notre avenir. »

Le SCFP s’inquiète aussi du fait que le gouvernement envisage encore de gaspiller de l’argent dans la privatisation, malgré les preuves qu’accumulent les vérificateurs généraux et d’autres experts indépendants.

« Tout pas que fait ce gouvernement vers la privatisation par l’entremise des PPP – les soi-disant partenariats public-privé – ou de la diversification des modes de prestation de service risque de nous mener au désastre, prévient M. Lucas. Je recommande fortement à la ministre Bennett de s’enquérir de l’expérience de la Nouvelle-Écosse en matière de PPP. Là-bas, les contribuables viennent de dépenser près de 800 millions de dollars pour louer 39 écoles pendant 20 ans… et ces écoles ne leur appartiennent pas pour autant. »