Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Lana Acorn - North Sask Laundry workerLana Acorn a travaillé pendant 11 ans chez North Sask Laundry à Prince Albert. Elle croyait bien y rester jusqu’à sa retraite.

« J’aurais pu prendre ma retraite à 58 ans », dit-elle.

Le 9 octobre, elle se retrouvera au chômage.

« J’aimais toutes les facettes de mon travail, mes collègues tout particulièrement, ajoute-t-elle. Nous formions une grande famille. » Près de 75 personnes perdront leur emploi à la fin de la semaine.

Lana affirme avoir été abasourdie par la nouvelle de la fermeture de la buanderie : « Ça me paraissait impossible; on venait de dépenser huit millions pour la moderniser. »

Effectivement, North Sask Laundry a rénové ses installations de fond en comble et amélioré ses équipements il y a huit ans. On a installé de nouvelles laveuses et sécheuses pour en faire une buanderie d’hôpital à la fine pointe de la technologie. Cela devait assurer sa fiabilité pour des dizaines d’années.

Lana a été ébranlée, dans sa vie professionnelle comme dans sa vie personnelle.

« Je n’aurai pas de pension. Je n’aurai plus d’avantages sociaux. » C’est ainsi qu’elle résume les répercussions de la perte d’un emploi décent, à plein temps, du lundi au vendredi.

Après 11 ans chez le même employeur, elle pensait y finir sa carrière. Aujourd’hui, elle peine à imaginer ce que l’avenir lui réserve et réserve aux Saskatchewanais.

« Je suis allé voir Sask Jobs, explique-t-elle, mais il faudrait que je retourne aux études pour trouver un emploi similaire, parce que je n’ai pas de formation postsecondaire. »

Lana est coordonnatrice des draps. Entre autres responsabilités, elle s’occupe des draps personnels.

Les draps personnels sont ceux qui appartiennent aux pensionnaires des soins de longue durée. Lana s’assure que ces articles sont lavés et remis aux pensionnaires. K-Bro n’offrira pas ce service.

« Qu’est-ce qui va se passer? se demande-t-elle. Ces gens vont-ils tout simplement perdre leurs affaires? Vont-elles se retrouver à la poubelle? Parce que ce serait une grande honte. »

Chez North Sask Laundry, Lana s’assurait aussi de trouver un nouveau foyer aux vieux articles. Elle remettait les piqués abimés à la SPCA. Les articles en tissu éponge étaient vendus aux entreprises de la région pour servir de chiffons. Et les draps trop usés étaient donnés à un refuge pour itinérants.

« Chez North Sask Laundry, rien n’était gaspillé », souligne Lana. Les services publics servent l’ensemble de la communauté; la privatisation les vide de leur substance.

Ce vendredi, Lana et ses collègues travailleront leur dernier quart.