Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

cla 2015Une nouvelle vague de privatisation des services publics pourrait bientôt franchir les portes de votre bibliothèque de quartier, ce qui aurait des effets importants sur la qualité des services offerts aux citoyens et sur les travailleurs.

Les bibliothèques, qui sont de véritables carrefours culturels de nos communautés, commencent à faire l’objet de contrats de privatisation qui auront pour effet de hausser les coûts d’opération et de réduire la qualité des services. Cette problématique a été révélée par le SCFP à la conférence annuelle de l’Association canadienne des bibliothèques (ACB), qui avait lieu à Ottawa du 3 au 5 juin.

Pour l’occasion, le SCFP a réuni un panel et organisé une discussion afin de mesurer les coûts engendrés par les communautés qui décident de recourir à des partenariats publics-privés (PPP) pour financer leurs infrastructures, incluant leurs bibliothèques. Les panélistes étaient David MacDonald, économiste senior au Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) et Carrie Lynn Poole-Cotnam, trésorière du SFCP, local 503. Les modérateurs étaient Maureen O’Reilly (SCFP, local 4948) et Dawn Lahey (SCFP local 2329). La discussion portait sur les impacts réels de la privatisation sur les bibliothèques publiques.    

« La privatisation de bibliothèques en vertu de PPP est un phénomène relativement nouveau, mais le phénomène des PPP en général est bien connu et il a touché de nombreux secteurs d’activités, a expliqué MacDonald. Remplacer des infrastructures publiques comme des bibliothèques comporte de sérieuses implications et peut coûter très cher aux municipalités qui seraient tentées de concevoir, bâtir, opérer et financer ces grands projets. »

« Si vous croyez que votre bibliothèque est une fibre essentielle de votre communauté, alors le phénomène des PPP devrait certainement vous inquiéter. Le PPP vous fait perdre le contrôle de votre édifice, il entraîne des coûts d’opération plus élevés et le secteur privé n’assume en retour aucun risque financier comme c’est le cas dans d’autres domaines, par exemple celui des hôpitaux », d’ajouter MacDonald.

Même si une seule bibliothèque canadienne a explorée le modèle PPP jusqu’à présent (et que le projet a été abandonné suite à une étude indépendante), quelques villes et municipalités envisagent maintenant cette option, dont Ottawa et Guelph.

« La menace réelle est survenue le 7 juillet 2014, quand le Conseil des bibliothèques d’Ottawa a formellement annoncé qu’il allait explorer le modèle du PPP pour sa principale succursale, qui est située dans le centre-ville d’Ottawa, a indiqué Poole-Cotnam. Heureusement, une opportunité politique s’est présentée puisque les élections municipales étaient prévues pour le 27 octobre suivant. Nous avons donc profité de cette période pour connaître la position des candidats sur cette question. »

Les résultats de cette consultation étaient clairs : seulement 10 des 85 candidats interrogés étaient fortement en faveur d’un tel PPP. Le SCFP section local 503, dont  quelque 600 membres travaillent dans les bibliothèques publiques d’Ottawa, ont aussi commandé un sondage couvrant de nombreux enjeux de cette élection municipale, incluant bien sûr les bibliothèques. « Le sondage a révélé qu’une écrasante majorité de citoyens ne font pas confiance au secteur privé pour défendre les meilleurs intérêts des gens qui fréquentent les bibliothèques », a révélé Poole-Cotnam.

« Notre initiative suivante a consisté au lancement d’une campagne de sensibilisation qui, à la veille de l’élection municipale, soulignait la grande valeur des bibliothèques publiques. Pour provoquer du changement, il est essentiel de profiter des moments-clés de la vie démocratique. Une autre de ces opportunités se présentera le 19 octobre prochain à l’occasion de l’élection fédérale et j’encourage tout le monde à exercer son droit de vote et à voter en faveur du changement. Ne laissons pas la bibliothèque publique d’Ottawa devenir une bibliothèque privée!», a-t-elle conclu.

Quand les services sont publics et bien financés, ils offrent aux Canadiens une infrastructure solide et fiable. Lorsqu’il est question des bibliothèques publiques, il faut se rappeler qu’elles sont toujours là pour nous quand nous en avons besoin et qu’elles constituent des piliers de notre vie communautaire. Il faut donc qu’elles restent publiques.