Le gouvernement Trudeau parle constamment de la nécessité d’avoir une croissance inclusive qui profite à la classe moyenne et crée de bons emplois bien payés pour les Canadiens. Ces mots reviennent encore et encore dans les communiqués de presse, les discours et les rapports des libéraux. Mais malgré les promesses libérales, en favorisant la privatisation, le gouvernement fédéral fera plutôt augmenter les inégalités.

La privatisation des services publics fait augmenter les inégalités de bien des façons :

Des frais d’utilisation. En général, la privatisation entraîne l’imposition de nouveaux frais d’utilisation ou l’augmentation des frais existants, notamment pour les routes, les ponts, l’approvisionnement en eau potable, les services communautaires, le transport en commun, l’éducation, les services de santé et le stationnement. L’imposition de frais d’utilisation est une mesure régressive qui augmente les inégalités, comme l’a confirmé une étude interne récente du ministère fédéral des Finances. Pourtant, des conseillers externes comme le directeur de la firme McKinsey, Dominic Barton, et l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, ont convaincu le gouvernement Trudeau de vendre aux Canadiens les « bienfaits » de la privatisation, dont les frais d’utilisation.

Des salaires et avantages sociaux inéquitables. La privatisation augmente les inégalités parce que les employeurs privés offrent des salaires plus faibles et moins équitables que ceux du secteur public. Les travailleurs, en particulier ceux qui occupent des emplois généralement moins bien payés, reçoivent des salaires et des avantages sociaux moindres dans le secteur privé que dans le secteur public, tandis que les dirigeants et les gestionnaires du privé bénéficient de bien meilleures conditions. Dans le secteur privé, les femmes, les travailleurs racisés et les autres travailleurs membres de groupes en quête d’égalité sont les plus durement touchés et doivent se contenter de salaires beaucoup moins élevés.

Moins de revenus pour les gouvernements, plus de profits pour les entreprises. Lorsque les actifs publics qui génèrent des revenus sont privatisés en tout ou en partie, comme dans le cas d’Hydro Ontario, les gouvernements perdent d’importants revenus qui devraient aider à financer les services publics. À l’inverse, les entreprises, les investisseurs et les conseillers financiers s’enrichissent. La privatisation accroît la concentration de la propriété des entreprises et des capitaux, ce qui contribuent aussi à faire augmenter les inégalités.

Moins de qualité, moins d’accessibilité. En général, la privatisation mène à une détérioration des services publics, à une prestation inéquitable des services, ou les deux. En effet, les meilleurs services sont souvent réservés aux plus riches et les moins bons—quand il y en a—sont destinés aux plus pauvres, aux minorités et à ceux qui demeurent dans les régions éloignées. Comme le concluait un rapport récent : « Lorsqu’ils sont privatisés, les biens publics censés servir tout le monde peuvent se transformer en systèmes distincts et inégaux qui divisent encore davantage les communautés et perpétuent les inégalités. »

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