Les changements climatiques et leurs répercussions sont bien réels. La facture frappe déjà nos communautés et nos familles de plein fouet et les coûts continuent d’augmenter.

Le nombre de catastrophes naturelles au Canada a doublé au cours des trois dernières décennies et quadruplé depuis cinquante ans. Avant 1990, seulement trois catastrophes canadiennes avaient causé des dommages de plus de 500 millions de dollars. Au cours de la dernière décennie, nous avons vécu dix catastrophes naturelles qui ont provoqué des dommages de 6,2 milliards de dollars seulement au chapitre de l’infrastructure. Par exemple, les inondations de l’été dernier ont causé des dommages de 2 milliards de dollars en Alberta et de 1 milliard de dollars à Toronto. Les catastrophes naturelles devraient coûter au Canada 5 milliards de dollars par année d’ici 2020 et entre 21 et 43 milliards de dollars d’ici 2050, alors que la moyenne était de 1 milliard de dollars au cours des dernières années. 

Ces coûts ne frappent pas seulement les municipalités et les propriétaires de maisons. Nous en payons tous le prix par l’entremise des mesures d’intervention en cas de désastre, du coût plus élevé des produits ou des primes d’assurance. L’industrie de l’assurance met au point des calculs plus précis des coûts et des risques rattachés aux changements climatiques et les refile aux consommateurs. Le coût de l’assurance domiciliaire au Canada a plus que doublé depuis 2000, augmentant à un rythme près de trois fois plus élevé que l’inflation. Et ces coûts devraient continuer d’augmenter.

Des efforts doivent être faits pour limiter les dommages. Les estimations montrent que pour chaque dollar investi dans les mesures d’adaptation aux changements climatiques, nous pouvons épargner de 9 à 38 dollars dans l’avenir.

Une grande partie des dépenses liées aux changements climatiques et aux mesures d’adaptation sont engagées au niveau municipal. Ces coûts comprennent notamment l’installation d’égouts collecteurs de plus grande capacité pour réduire les inondations, les mesures de protection contre les incendies et les tempêtes ainsi que la mise en place d’une infrastructure plus résistante. Les nouvelles normes de construction et l’aménagement urbain peuvent limiter les eaux de ruissellement et réduire l’accumulation de chaleur en milieu urbain.

Cependant, il est préférable d’empêcher les changements climatiques de s’aggraver d’abord en réduisant l’utilisation des combustibles fossiles et d’autres gaz à effet de serre. Malheureusement, sous le régime Harper, le Canada est devenu un obstacle au progrès en matière de lutte aux changements climatiques.

Une taxe progressive sur les émissions de gaz carbonique de 30 dollars la tonne pourrait générer 15 milliards de dollars chaque année. La moitié de ces fonds pourraient être réinjectés dans un crédit d’impôt vert afin d’amortir les coûts pour une majorité de familles. Le reste pourrait être investi pour aider les communautés à atténuer les effets des changements climatiques.

Des mesures sont requises sur bien des fronts. Mais, il est préférable de payer un peu aujourd’hui que beaucoup plus tard.