Le salaire de base moyen augmente encore moins rapidement que l’inflation, ce qui fait qu’en réalité les salaires diminuent.

En moyenne, les augmentations du salaire de base prévues aux principales conventions collectives conclues au cours des neuf premiers mois de 2016 sont d’à peine 1,2 % pour la durée moyenne des conventions, soit 52 mois, et de 0,6 % pour la première année des ententes. Ces augmentations sont de beaucoup inférieures à l’inflation.

Les autres outils qui permettent de mesurer les augmentations salariales ne sont guère plus encourageants. L’enquête sur la rémunération de Statistique Canada montre une hausse de 1,3 % des salaires horaires et de seulement 0,7 % pour la rémunération hebdomadaire moyenne depuis le début de l’année. Si les moyennes demeurent aussi faibles jusqu’à la fin de l’année, ces hausses seront les plus faibles enregistrées depuis le début des années 1980.

Augmentations des salaires et des prix

Moyenne canadienne

Secteur fédéral

C.-B.

Alb.

Sask.

Man.

Ont.

Qué.

N.-B.

N.-É.

I.-P.-É.

T.-N.-L.

Augmentation moyenne des salaires de base prévues aux principales conventions (jan. à sept. 2016)

1,2%

1,4%

1,3%

1,2%

1,0%

1,8%

1,4%

1,1%

2,3%

1,7%

2,7%

Inflation moyenne en 2016 (prévisions*)

1,6%

1,6%

1,9%

1,3%

1,5%

1,6%

1,9%

1,0%

2,0%

1,6%

1,7%

2,3%

Inflation moyenne en 2017 (prévisions*)

2,1%

2,1%

2,1%

2,1%

2,4%

2,2%

2,0%

2,0%

2,0%

2,1%

2,1%

2,3%

* Selon les dernières prévisions des banques TD, Royale et de Montréal au 8 novembre 2016 et les données sur les règlements salariaux compilées par Travail Canada. http://www.travail.gc.ca/fra/ressources/info/donnees/salaires/index.shtml  

Pourtant, les gouvernements fédéral et provinciaux continuent à annuler les effets positifs des augmentations salariales en adoptant des mesures d’austérité et en imposant des règlements salariaux et des politiques qui nuisent à la création de bons emplois. Des ententes moins généreuses pour les travailleurs syndiqués du secteur public entraînent habituellement des hausses salariales plus faibles pour les travailleurs syndiqués et non-syndiqués du secteur privé.

Les investissements étrangers accrus et le recours au financement privé pour les infrastructures publiques auront un effet limité sur le renforcement de l’économie. Il faut plutôt compter sur les dépenses publiques et celles des familles pour stimuler la demande. Mais pour cela, la croissance des salaires doit être plus forte.