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Dans le cadre de l’Année de la santé et de la sécurité au SCFP, nous publierons au scfp.ca un portrait par mois pour mettre en valeur les efforts de nos militants en santé-sécurité au travail, célébrer nos victoires dans ce domaine et présenter les ressources en santé-sécurité accessibles à nos membres et à nos sections locales.

« Je me suis engagée à faire profiter les autres de notre amour pour Tim », explique Shirley Hickman, mère endeuillée, qui a perdu son fils Tim en 1996 dans un tragique accident de travail. Tim était membre du SCFP 739. Il travaillait à temps partiel pour la Ville de London, à l’aréna Silverwoods. Il est mort des suites de ses blessures quelques jours après l’explosion d’une surfaceuse à glace.

« Le décès de Tim nous a plongés dans un brouillard de deuil et de détresse, poursuit Mme Hickman, alors que nous devions faire notre chemin à travers un système qui nous était inconnu. Nos amis et notre communauté nous ont aidés à traverser les six premiers mois. » D’expérience, elle affirme que la procédure à suivre auprès du ministère ontarien du Travail laisse les proches et le défunt ou l’accidenté grave sans voix. Le système lui a semblé axé essentiellement sur le dépôt d’accusations d’infractions à la Loi sur la santé et la sécurité au travail, sans nécessairement soutenir les accidentés du travail et leurs proches..

« Alors que je naviguais dans le système juridique, un procureur de la Couronne m’a informé qu’une veuve de Windsor souhaitait s’entretenir avec moi, raconte-t-elle. Je lui ai téléphoné le soir même. Nous avons ri, pleuré et partagé des anecdotes à propos de son mari et de Tim, sans évoquer ce qui s’est passé. Nous parlions de leur caractère et de ce qu’ils représentaient pour leur famille. »

« Ce soir-là, j’ai appris qu’un être humain peut faire la différence. Une par une, des familles se sont mises à me contacter, soit directement ou par l’entremise du procureur, du ministère, du journal, etc. Il était évident que les familles qui doivent composer avec des blessures graves ou des maladies du travail et celles qui pleurent la perte d’un être cher à la suite d’un accident mortel avaient toutes les mêmes besoins : entrer en contact avec d’autres familles qui vivent la même chose, discuter et participer aux activités de prévention. »

De ce cheminement est né, en 2003, Fil de vie. Cet organisme sans but lucratif cofondé par Shirley Hickman, Paul Kells et Sharon Peat aide les familles à guérir en leur offrant un réseau de soutien. Il milite aussi en faveur de l’élimination des accidents et des maladies graves du travail.

L’organisme a déployé ses ailes rapidement. Parti d’un effectif réduit, Fil de vie vient en aide à plus de 2300 familles canadiennes aujourd’hui. Ses guides aident les familles à obtenir du soutien professionnel, des conseils en matière d’enquête sur les accidents de travail, etc.

« Fil de vie offre un soutien individuel par des pairs aidants, explique Mme Hickman. Nous expliquons aux familles frustrées par la démarche d’investigation que toutes les autres familles vivent la même chose. »

Fil de vie offre aussi un bureau des conférenciers, un bassin de proches qui ont traversé une tragédie au travail et qui se portent volontaires pour raconter leur histoire dans des conférences, des réunions sur la sécurité au travail et des activités comme les commémorations du Jour de deuil. C’est leur façon d’honorer la mémoire de l’être cher qu’ils ont perdu et de participer à la prévention d’autres accidents.

Même s’il a grandi rapidement, Mme Hickman croit que son organisme peut faire plus : « Nous savons que nous ne rejoignons pas encore toutes les familles susceptibles de bénéficier d’une conversation avec quelqu’un qui a vécu la même chose ou d’information sur le système des accidents de travail. »

C’est pourquoi Fil de vie déploie divers moyens pour faire de la sensibilisation. À l’occasion du Jour de deuil de 2011, l’organisme a publié l’ouvrage Forget Me Not—Canadian Stories of Workplace Tragedy from the Families’ Perspective. Ce livre raconte l’expérience de 21 familles bouleversées par un accident de travail. Ces témoignages sont conçus pour aider les professionnels de la santé et de la sécurité au travail à faire de la prévention.

Fil de vie organise aussi la marche annuelle Un pas pour la vie, qui promeut la sensibilisation et la prévention des accidents de travail. Plusieurs municipalités canadiennes participent à cette marche qui se déroule habituellement vers la fin d’avril.

Fil de vie accepte les dons d’individus et d’organismes par l’entremise de son site Internet et d’activités de financement (comme des barbecues). Pour en savoir plus, visitez threadsoflife.ca ou stepsforlife.ca et n’oubliez pas de vous inscrire au bulletin d’info !