Rising drug costs Bobby Ramsay | Service de Recherche du SCFP

La hausse du prix des médicaments met de la pression sur les régimes d’assurance maladie complémentaire des employeurs et cela se fait sentir à la table des négociations. Le coût de traitement de problèmes comme le diabète, le cholestérol, l’hépatite C, la polyarthrite rhumatoïde et le cancer, notamment, fait augmenter les coûts des régimes. On parle même de coûts « catastrophiques ».

Aujourd’hui, il existe des traitements pharmaceutiques efficaces contre ces problèmes de santé, mais ceux-ci sont terriblement coûteux. Le Sofosbuvir, commercialisé sous le nom Solvadi, est possiblement le médicament le plus cher sur le marché. Il est très efficace contre l’hépatite C. Or, un traitement complet coûte 55 000 dollars au Canada. Pour éviter les répercussions de coûts catastrophiques comme celui-ci sur l’ensemble du régime, les assureurs misent sur la réassurance en excédent de pertes.

En général, la réassurance en excédent de pertes fonctionne comme un régime supplémentaire d’assurance-médicaments. La prime est toutefois très élevée. Par exemple, lorsque l’assuré atteint un certain niveau de coûts de médicaments dans son régime de base, les coûts restants sont absorbés par le régime de réassurance. En procédant de la sorte, on peut limiter la croissance des primes du régime de base et éviter le retrait éventuel d’avantages sociaux.

Chaque équipe de négociation doit donc porter attention à la manière dont le régime d’assurance de l’employeur traite les réclamations entraînant des coûts catastrophiques. La réassurance en excédent de pertes peut contribuer à garder les primes d’assurance abordables, mais il faut bien comprendre ses rouages et demeurer à l’affût de propositions de l’employeur qui feraient augmenter les coûts et les risques pour nos membres.

Dans le cas d’un régime d’assurances collectives sans réassurance en excédent de pertes, l’assuré peut se retrouver à payer lui-même ses médicaments à coûts catastrophiques. Bien qu’il existe des options pour atténuer ce risque (comme le Programme de médicaments Trillium en Ontario), il s’agit d’options individuelles qui ne peuvent pas remplacer la couverture complète d’un régime d’assurances collectives de l’employeur ou d’un régime d’assurance-médicaments financé par l’État.

Uniquement dans la dernière année, nous avons relevé plusieurs cas où l’employeur a tenté de transférer les coûts catastrophiques des médicaments aux assurés. Dans un de ces cas, le coût des médicaments a été plafonné unilatéralement à la suite d’un changement à la politique d’excédent de pertes du fournisseur. Dans un autre cas, l’employeur a proposé une clause de plafonnement qui aurait contraint les assurés qui dépassent ce seuil de coûts à s’inscrire au programme Trillium. Le syndicat a eu gain de cause dans ces deux dossiers. Malheureusement, les propositions de ce type risquent de se multiplier à mesure que s’accentuera la pression des employeurs pour diluer les régimes d’assurance.