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La Sécurité de la vieillesse (SV) est l’élément de base du système canadien de sécurité de la retraite. Pour y avoir droit, il suffit d’avoir passé sa vie au Canada. Par conséquent, presque tous les aînés canadiens reçoivent un chèque mensuel de SV d’un peu plus de 500 $ à partir de leur 65e anniversaire.

Le Supplément de revenu garanti (SRG) est un sous-programme de la SV conçu pour enrayer la pauvreté chez les aînés dont le revenu est inférieur à un certain seuil. Fait choquant, le tiers des aînés, soit 1,7 million de Canadiens, reçoivent actuellement des prestations du SRG pour les maintenir au-dessus du seuil de pauvreté.

Le premier ministre Stephen Harper a transformé en profondeur le système de retraite public du Canada, à la suite d’une annonce-surprise faite en 2012 à une conférence qui réunissait l’élite mondiale en Suisse. Son gouvernement conservateur repousse l’âge d’admissibilité à la SV et au SRG de 65 ans à 67 ans à compter de 2023. Les Canadiens nés après le 31 mars 1958 devront donc attendre deux ans de plus avant de toucher des prestations de ces régimes de retraite publics. Il s’agit de la plus grosse réduction jamais imposée au modeste régime de retraite public du Canada.

Il y a dix choses à savoir à propos de ce terrible sabrage qui compliquera inutilement la vie des aînés et qui pourrait en condamner des centaines de milliers à vivre dans la pauvreté :

1. La SV et le SRG sont des régimes de retraite publics ultraefficaces et d’une incroyable importance. On devrait les protéger et les bonifier au lieu de les démanteler. Les prestations de SV et de SRG représentent le cinquième de l’ensemble du revenu des aînés au pays. Ces programmes tiennent un rôle crucial dans la sécurité de la retraite des Canadiens. On devrait bâtir sur leur réussite et sur celle de programmes comme le Régime de pensions du Canada pour les bonifier au lieu de les réduire. En démantelant notre modeste système de retraite public, les Conservateurs font fausse route et lèsent tous les citoyens, particulièrement les jeunes qui s’inquiètent, à raison, de ne pas pouvoir économiser suffisamment pour leur retraite.

2. Il manquera 13 000 $ dans le fonds de retraite des membres de la classe moyenne. Les prestations de SV totalisent en ce moment 6 500 $ par an à partir de 65 ans. La perte de deux ans de prestations coûtera donc environ 13 000 $ (en dollars actuels) aux membres de la classe moyenne nés après 1958. Et ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui seront touchés le plus durement par ces coupes.

3. Des centaines de milliers de futurs aînés risquent de vivre dans la pauvreté. Selon les chiffres du gouvernement, la SV et le SRG maintiennent le tiers des aînés au-dessus du seuil de la pauvreté. Ce programme est d’une efficacité remarquable; on le considère souvent comme la plus grande réussite sociale du Canada. Or, si on laisse les Conservateurs mener leurs coupes à terme, d’ici 2030, près de 250 000 aînés perdront leur SRG chaque année. Le revenu de retraite des aînés les plus pauvres chutera de 32 000 $ environ (en dollars actuels). Le nombre d’aînés vivant dans la pauvreté grimpera en flèche.

4. Les Conservateurs avaient promis de ne pas réduire les prestations de retraite. Dans la campagne électorale de 2011, les Conservateurs n’ont jamais parlé de sabrer la SV et le SRG ou de réduire les prestations de retraite publiques. En fait, on pouvait lire dans leur plateforme : « Nous ne réduirons pas les paiements de transfert aux personnes ou aux provinces pour les choses essentielles comme la santé, l’éducation et les prestations de retraite. » Dans les campagnes fédérales antérieures, les Conservateurs s’étaient engagés à laisser la SV telle quelle.

5. Ceux qui disent qu’on n’a pas les moyens de se payer la SV mentent. Les Conservateurs prétendent souvent que la SV vit une « crise » et qu’elle serait sur le point de « s’effondrer » sans les coupes qu’ils lui imposent. Ils affirment que son coût gonflera pour passer de 38 milliards de dollars en 2011 à 108 milliards de dollars en 2030, date à laquelle elle sera devenue insoutenable. Ces chiffres correspondent bien aux plus récentes projections, mais les Conservateurs les citent hors contexte. D’ici 2030, la population et l’économie canadiennes auront poursuivi leur croissance, ce qui veut dire que les revenus de l’État auront augmenté eux aussi. Qui plus est, l’inflation aura érodé considérablement la valeur du dollar actuel. Comparer 2011 à 2030 sans tenir compte de l’inflation, de la croissance économique et de la croissance démographique, c’est tellement trompeur que cela tient carrément du mensonge.

6. On peut se payer la SV; elle est viable. Pour se faire une idée plus juste de la viabilité de la SV, on peut simplement étudier le pourcentage que représente le coût du programme, dans le temps, par rapport au produit intérieur brut (ou PIB, soit la taille de notre économie). Cette approche compense les effets de la croissance économique, de la croissance démographique et du déclin de la valeur du dollar au fil du temps, ce qui donne une comparaison plus sérieuse. Selon les rapports actuariels fédéraux, on prévoyait, avant les coupes des Conservateurs, que le coût SV+SRG passerait temporairement de 2,4 pour cent du PIB en 2011 à 3,1 pour cent en 2030. Cette augmentation s’explique principalement par le gonflement démographique temporaire des baby-boomers, nettement moins catastrophique que la « crise » dont parlent les Conservateurs. Après 2030, le coût du programme entamera une baisse à long terme (les prestations de retraite ayant tendance à croître plus lentement que l’économie). Contrairement aux prétentions alarmistes des Conservateurs, le coût de la SV et du SRG n’augmente pas avec le temps; en fait, ces programmes deviendront de plus en plus abordables.

7. Nous pouvons absorber la hausse temporaire du coût de la SV. Pas besoin de couper de manière permanente dans la SV pour compenser la hausse temporaire et abordable de son coût qu’entraîne le départ à la retraite des baby-boomers. La vraie menace à la santé financière du gouvernement fédéral, ce sont les baisses d’impôt accordées aux sociétés et aux riches. La réduction de l’impôt sur le revenu des sociétés, le mécanisme de fractionnement du revenu et l’expansion monstrueuse des comptes d’épargne libre d’impôt (CÉLI) sont beaucoup plus coûteux au trésor fédéral (en pertes de revenus) que ce que les coupes dans la SV et le SRG permettront d’économiser. Les Conservateurs ont choisi sciemment de couper dans les programmes d’aide aux citoyens les plus vulnérables afin d’aider les riches et de protéger les intérêts des sociétés et des banques.

8. Les Conservateurs ont forcé l’adoption des coupes dans la SV et le SRG en les inscrivant dans un projet de loi omnibus antidémocratique. Ces coupes étaient ensevelies dans le tristement célèbre projet de loi omnibus sur le budget de 2012, un projet de loi gigantesque de 452 pages qui modifiait près de 70 textes de loi fédéraux, dont plusieurs n’avaient rien à voir avec les finances ou les revenus de l’État. En abusant ainsi de la procédure parlementaire, les Conservateurs ont réussi à faire adopter ces coupes en moins de deux mois. Ce laps de temps était loin de suffire à l’analyse et au débat d’un projet de loi aussi complexe et détaillé. Le NPD et le mouvement syndical se sont opposés au projet de loi, réclamant qu’il soit, à tout le moins, scindé en ses parties constituantes, pour qu’on puisse étudier séparément certains éléments, comme les coupes à la SV et au SRG.

9. De nombreux aînés sont incapables de travailler plus longtemps. Oui, l’espérance de vie des Canadiens s’allonge, en général, mais ce n’est pas parce qu’on vit plus vieux qu’on est automatiquement capable de travailler plus longtemps. Le quart des retraités actuels ont quitté le marché du travail pour des raisons de santé. D’autres, surtout des aînés à faible revenu, ont cessé de travailler à cause d’un handicap, pour prendre soin d’un proche malade ou tout simplement parce qu’ils ne trouvaient plus d’emploi. Enfin, en retranchant deux ans de prestations à tous les aînés, on affecte plus durement les personnes à faible revenu. C’est proportionnel : les personnes à faible revenu toucheront des prestations de SV et de SRG pendant neuf ans environ, alors que les personnes à revenu élevé, qui tendent à vivre plus longtemps, en toucheront pendant à peu près 16 ans. Ainsi les personnes à faible revenu sont doublement perdantes : elles subiront une perte plus grosse en proportion, dans un programme beaucoup plus important pour elles en proportion.

10. Nous pouvons annuler les coupes. Les coupes dans la SV et le SRG ne commenceront pas à s’appliquer avant huit ans. Il est donc encore possible de les annuler. Thomas Mulcair a promis qu’un gouvernement néo-démocrate fédéral ramènera l’âge d’admissibilité à la SV et au SRG à 65 ans et qu’il adoptera des mesures concrètes pour aider tous les Canadiens à vivre dans la dignité à la retraite. Comment? En bonifiant le Régime de pensions du Canada.

Parlez de ce sujet avec vos amis, vos proches et vos voisins. Voulez-vous vraiment perdre 13 000 $ pour permettre aux Conservateurs de baisser l’impôt des riches et des sociétés rentables? Faut-il plonger les aînés de demain dans la pauvreté? Faut-il que les prochaines générations de retraités aient plus de difficulté à prendre leur retraite que les retraités actuels ou ceux qui le seront bientôt?

Les programmes de Sécurité de la vieillesse et de Supplément de revenu garanti sont ultraefficaces; ils aident les aînés à éviter la pauvreté. Sabrer ces piliers de notre système de retraite public, c’est faire fausse route. Les aînés et les générations futures méritent mieux que cela.